"Un nouveau monde émerge sous nos yeux"

Publié le 12 juin 2012 par Sophielaurerenee

Extrait du site un-nouveau-paradigme.com

Connaissez-vous le mouvement des Incroyables Comestibles ? C’est une nouvelle démarche d’habitants et de collectivités locales, dans des endroits du monde de plus en plus nombreux, ayant décidé de changer de système du jour au lendemain. Ils disent avoir fait le choix d’avoir simplement changé de regard, pour créer une nouvelle réalité.

Ils ont mis au placard l’idée qu’on leur a fait croire qu’ils étaient des victimes de leur système, de générations en générations.

En abandonnant cette croyance devenue autobloquante quant à leur devenir, ils ont rendu possible la co-création d’une nouvelle économie vertueuse, éthique et solidaire, basée sur le partage, à partir de la culture locale de fruits et légumes, les incroyables comestibles ou « Incredible Edible » en anglais.

Cette culture locale est produite bénévolement par l’ensemble des habitants eux-mêmes, partout où c’est possible, dans les lieux publics des villes et des villages ou dans des espaces privés mis gracieusement à disposition. Et partout, il est inscrit « Food To Share » ou encore « nourriture à partager, servez-vous, c’est gratuit » pour les initiatives en France. Ces collectivités découvrent alors un nouvel art de vivre où on a rangé définitivement l’esprit de compétition qui divise les gens entre eux, pour faire l’expérience de nouvelles coopérations basées sur l’autosuffisance alimentaire locale, l’entraide et la bienveillance envers chacun.
C’est une idée qui est venue de trois mères de famille d’une petite ville du nord de l’Angleterre. Cette ville était en plein déclin, suite à la désindustrialisation ayant provoqué la montée du chômage et l’augmentation de la précarité, avec pour conséquence le départ de nombreuses familles contraintes d’aller chercher du travail ailleurs. Elle s’appelle Todmorden, et se situe près de Manchester. Cette collectivité locale a retrouvé son rayonnement et de nouvelles familles viennent s’y installer à nouveau, attirées par les valeurs communes partagées de ses habitants.

Depuis, le mouvement essaime partout aux alentours. Le district de Calderdale, a emboité le pas pour les communes de son territoire, et maintenant c’est tout le Yorkshire. On vient les voir du monde entier pour comprendre comment un tel changement de société est possible en un temps si court. Il y a une Google Map pour se rendre compte de la diffusion de ce nouvel art de vivre par l’abondance partagée des « Incredible Edible » dans le monde.

C’est d’une petite ville grise du nord de l’Angleterre qu’est parti le mouvement des « Incredible Edible », les « incroyables comestibles » dans sa traduction française. En 2008, dans la ville de Todmorden ravagée par la crise des subprimes, une poignée d’activistes ont envahi le bitume de bacs de plantation : sur les trottoirs, dans la cour du collège, sur le parterre de l’hôpital… Todmorden est devenu un potager géant, et gratuit.

Chaque citoyen cultive un carré de terre et quand sa récolte est mûre, il laisse les passants se servir librement. Une « peas & love revolution », qui peut avoir des conséquences gigantesques : « les gens se réapproporient la nourriture, puis les magasins, puis l’énergie… » remarque Mike Perry de la Plunkett Foundation, dans le Guardian de Londres.

« L’autosuffisance alimentaire des territoires, ça marche », en conclut François Rouillay, un Alsacien qui cherche à implanter ce mouvement en France, et a mis au point un guide pratique. Pour l’instant, deux initiatives françaises sont recensées sur la google map mondiale des Incredible Edible.

François, conseiller en développement territorial, estime que c’est la réponse à toutes les questions qu’il se pose depuis vingt ans : « comment se libérer d’une économie basée sur la compétition, faire bouger la notion de propriété sur la base d’un élan du coeur ». « Un changement de paradigme », selon lui, qui rappelle la pensée de Pierre Rabhi et du mouvement des Colibris.

François Rouillay dit recevoir « trois appels par jour » pour relayer ce mouvement « naissant mais exponentiel ».