Les 8 premiers matchs de l'Euro 2012 n'établissent pas clairement la hiérarchie européenne, mais d'ores et déjà quelques éléments sont notables.
L'impression générale
À quelques exception près, cet Euro 2012 démarre façon diesel. De nombreux matchs ont donné l'impression que l'enjeu dominait le jeu. Bien sûr il y a la Russie et la Croatie qui ont lâché les chevaux, mais il convient de souligner que ces équipes ne sont pas des favoris et que leurs adversaires sont les plus faibles du plateau. Aucun 0-0 à déplorer néanmoins.
Alors le jeu est-il en panne après une saison si longue ? Pas vraiment, mettons le manque d'allant sur le compte du PREMIER match et ne cédons pas à la conclusion hâtive d'un Euro ennuyeux, ce n'est finalement pas le cas, notamment au regard d'Italie-Espagne (1-1), de Russie-République Tchèque (4-1), de Croatie-Eire (3-1) et de la seconde période d'Ukraine-Suède (2-1). Dans le genre match à suspense, Pologne-Grèce vaut son pensant.
Des favoris pour la victoire finale, seule l'Allemagne s'est imposée (1-0 contre le Portugal) quand l'Espagne a rencontré une forte résistance face à l'Italie (je ne parle pas que de la pelouse) et que les Pays-Bas se sont fait surprendre par le Danemark.
Du côté de la France, on l'avait quitté en 2010 avec l'affaire du bus et c'est face à un autre bus qu'elle a débuté l'Euro. Face au bus anglais plus précisément. J'ai aimé la volonté, les frappes de loin (et cadrées) et l'engagement, moins le manque de percussion et l'attitude de Samir Nasri.
The Big Man
Comment ne pas évoquer Andreï Chevtchenko, auteur d'un doublé du haut de ses 35 ans, Sheva a montré qu'il n'était pas juste là pour encadrer un groupe de gamins. Bravo à lui et à la rupture du continuum espace-temps provoquée.
Le mec qui sert à rien
Avec un magnifique « fermes ta gueule » juste derrière son but, Samir Nasri a douché l'enthousiasme de son égalisation. Le Citizen s'est donné un air de Christophe Dugarry façon France 1998. La prochaine étape est donc un claquage contre l'Ukraine.
Les trucs qui énervent
- L'Espagne qui pleure sur la qualité de la pelouse du stade de Gdansk.
- Des supporters russes qui éclatent un stadier à Russie-République Tchèque.
- L'attitude d'épiciers des Polonais une fois le score ouvert contre la Grèce.
- Cristiano Ronaldo qui n'a une nouvelle fois servi à rien avec le Portugal.
- Arjen Robben et Mario Balotelli qui bouffent une fois encore la feuille contre le Danemark et l'Espagne.
- Les publicités entre les hymnes nationaux et le coup d'envoi.
- Le coup d'envoi donné après un décompte du speaker.
- Arsène Wenger qui se paluche sur ses joueurs.
- Christian Jeanpierre qui pourrait au moins demander à Lizarazu comment on prononce Müller et Hummels.
- Denis Balbir qui sévit toujours.
Les statistiques
21 buts inscrit, ça nous fait une moyenne de 2,62 but/match lors de cette première journée. À titre de comparaison, 5 buts de plus ont été inscrit à pareil instant de la compétition (16 buts) par rapport à 2008. Ils sont tout de même 3 à déjà avoir inscrit un doublé. En plus de Chevtchenko, on retrouve le Russe Dzagoev et le Croate Mandzukic. Un autre russe est en tête du classement des passeurs : Andreï Arshavin.
Cocorico, le leader du tableau des tirs cadrés se nomme Karim Benzema (5), devançant Cristiano Ronaldo et Vaclav Pilar (4). Dieu bénéfice l'UEFA, on retrouve aussi le classement des tirs non cadrés : Aleksandr Kerzhakov en tête à 7 tirs à côté, suivi de peu par... Arjen Robben (6) !
Du côté des performances collectives, l'Espagne est logiquement en tête du classement de la possession de balle avec 39 minutes de toqué contre l'Italie ! Suit la France (38 minutes) qui a joué au handball contre l'Angleterre qu'on retrouve avec l'Italie et l'Eire tout en bas de ce classement (25 minutes). Les équipes les plus indisciplinées sont la Pologne (22 fautes) et la Suède (20) tandis que la solide prestation défensive anglaise se démontre par les 7 petites fautes commises contre les Bleus. Aucune équipe n'a fait moins.