L'histoire se passe un an après l'accident de l'astéroïde, mais la situation demeure toujours préoccupante. La famille Evans a survécu et tente désormais de songer à l'avenir. Or, rien ne se passe comme prévu : Matt ramène une épouse, le père des enfants est de retour et il n'est pas seul non plus. Cela commence à faire beaucoup de monde dans une petite maison.
De son côté, Miranda a besoin de changer d'air et prend goût au maraudage, ce que sa mère réprouve, mais l'adolescente s'en moque. Elle n'a guère changé malgré les épreuves, à dix-sept ans c'est une jeune fille capricieuse et égoïste, faisant souvent preuve d'immaturité. Mais un nouveau séisme l'attend, car Miranda va tomber amoureuse ! Oui, tout est possible en ce monde accablé. Même les causes perdues peuvent croire en leur bonne étoile. Je plaisante, simplement la romance est très différente des clichés habituels, là on sent bien que la pitié et le désespoir sont chevillés au corps des personnages. Les passions ravageuses sont de vieilles idées remisées dans les ouvrages littéraires, en vrai cela ne fait plus rêver. (A la place, Miranda crève d'avaler un steak !)
Pendant longtemps la lecture fait croire que le retour à la normalité est une réalité envisageable, et puis non, la dernière partie du roman est plus brusque, plus dramatique, elle nous rappelle ce qu'est la vulnérabilité, et c'est franchement poignant. Le roman se termine sur cette vision sombre et désespérante d'êtres désabusés et qui tentent encore d'espérer en un lendemain meilleur. A vrai dire, on abandonne Miranda et les siens à un triste sort, la suite n'appartient qu'à eux et on referme ce livre en songeant que notre fortune n'est finalement pas si dérisoire ou détestable.
Chroniques de la fin du monde, tome 3 : Les survivants par Susan Beth Pfeffer
Pocket jeunesse, 2012 - traduction de Laure Mistral