A rien, aurait-on envie de répondre car qui sert peut rapidement devenir serf.
Cependant, est insensé celui qui fait les choses sans but déterminé. Devons nous donc mener les autres à faire de la philosophie pour leur dire qu'elle ne sert à rien ? Si c'est le cas, on ne peut que favoriser le nihilisme et le cynisme.
Quelque part, je ne sais où, Wittgenstein a écrit qu'il faisait de la philosophie pour aider la mouche à sortir de la bouteille à mouche.
Quoi de plus horrible en effet que de voir une mouche heurter continuellement une vitre dont elle ne comprend pas l'existence ? En ce sens, et si Wittgenstein a raison, la philosophie est libératrice. Elle nous libérerait d'une forme d'aliénation...
Est ce toujours le cas ?
Non pas toujours.
En effet, le problème que posent souvent les auteurs de philosophie c'est qu'ils sont eux-mêmes auteurs et l'auteur est aisément celui qui fait des autages...(ôtages)...Il est singulier que l'on n'ait pas plus souvent penser au lien qui unit ces deux termes d'auteur et d'otage...Le lien est oralement fort mais comme toujours l'écrit s'est evertué à brouiller les pistes. Mais passons.
Une phlosophie ouverte pourrait avoir pour effet de nous libérer de certains propos et de certaines pensées qui nous enferment tout en permettant à l’autre de ne pas se laisser enfermer par les propos qui pourraient lui être imposés.
En d’autres termes, la philosophie nous aiderait à lire et à comprendre la pensée des autres pour mieux s’en dégager afin de libérer sa propre analyse.
Un autre probléme se pose cependant : si c'est une pensée qui nous libère d'autres pensées et si le fait de provenir d'un auteur explique qu'une pensée "fabrique" des ôtages alors en libérant le philosophe peut à nouveau enfermer. En conséquence, il libre la mouche de la bouteille non pour lui permettre de voleter tranquillement à l'air enfin libre mais pour l'enfermer dans une autre bouteille.
Il n'y aurait donc pas de solution ? On pourrait soutenir que pour l'homme il n'est point de liberté qui lui vient de l'homme mais simplement des libérations, c'est à dire des moments d'ouverture.
Mais alors qui aurait le pouvoir de le libérer ? Peut-être pas la philosophie qui n'offrirait seulement que des moyens de sortir d'une bouteille pour se laisser enfermer dans une autre...
L'action peut-être qui suivrait ...Celle-ci serait-elle plus fortement libératrice ? Peut-être mais pour agir il ne faut pas être enfermé et c'est donc ici peut-être que se situe le moment de liberation réelle lorsque libéré par la philosophie, le sujet saisit le moment opportun pour agir dans la bonne direction et prendre enfin le chemin de la liberté.
Les Anciens appelaient peut-être cela le "kairos" ou moment opportun...
Il faudrait méditer ceci avec plus de profondeur sans doute.