Sus à la Suisse !

Ce n’est pas pour jouer les va-t-en-guerre mais faut quand même le dire : le scandale de l’accueil réservé par la Suisse aux émigrés fiscaux doit cesser, manu militari s’il le faut. Telle semble être la conclusion d’une grande concertation patriotique menée dans le plus grand secret et dont les résultats seront sans doute rendus public prochainement, dès que le gouvernement sera débarrassé de cette agaçante formalité que sont les élections législatives. C’est encore une fois « Restons Correct ! », le seul blog d’investigation à oser faire régulièrement l’apologie de la (vraie) galette-saucisse qui vous le révèle. Mieux : nous sommes également en mesure de préciser que ce sera Jean-Luc Mélenchon en personne qui devrait être nommé Haut Commissaire du Peuple à la Mise Au Pas de la Confédération Helvétique. Juste pour le consoler de s’être fait rosser d’importance à Hénin-lès-Corons et parce qu’il est politiquement crucial de ne pas laisser à la seule Marine le monopole du patriotisme, fiscal en l’occurrence.

Les plans d’invasion sont du reste déjà prêts. On va la leur jouer classique, à la révolutionnaire, façon soldats de l’An II, charge des Sans Culotte à la baïonnette et chants patriotiques : « vive le son, vive le son, vive le son du canon… » Et pas question de se laisser intimider par cet antique traité de « paix perpétuelle » signé un soir de cuite, en 1515 et du côté de Marignan, par le ci-devant roi de France François 1^er. Les historiens sérieux le savent : l’objectif du François de l’époque n’avait rien de pacifique, il voulait seulement pouvoir planquer peinard le produit de ses rapines au paradis (fiscal) de la fondue valaisanne et des cigares de chez Davidoff. Envahir la Suisse pour y débusquer les émigrés fiscaux et, plus généralement, les contre-révolutionnaires qui s’y terrent est donc un objectif parfaitement légitime. A l’aune en tout cas des valeurs de a République Une et Indivisible en général et de la mission civilisatrice et taxatrice de la France éternelle en particulier.
Pas de panique quand même, ce n’est pas pour tout de suite et certainement pas avant le retrait définitif de nos glorieuses forces armées d’Afghanistan. A l’occasion d’une visite « surprise » effectuée récemment aux confins de la vallée de la Kapisa, le Président Hollande a tenu à s’assurer personnellement que nos braves bidasses étaient « partants ». La réponse est claire : c’est « oui ! ». On les comprend : c’est quand même plus cool d’assiéger Gstaad ou Davos que Kandahar ou Hérat, sans compter que, de notoriété publique, le Fendant bien frais ça vous rince mieux le gosier que le thé vert à la cardamome… Questions pertes humaines potentielles ça devrait le faire aussi ; tous les stratèges diplômés vous le diront : c’est beaucoup moins risqué d’aller traquer Johnny ou Yannick Noah dans l’Oberland bernois que de tenter de casser du Taliban dans les improbables djebels qui parsèment ce pays pourri.

Le conseil du jour s’adresse donc aux p’tits malins qui se croyaient à l’abri du côté de Genève ou du canton de Vaud : A votre place je ferais mes valises pour l’Angleterre, vu que ça serait quand même étonnant qu’Hollande réussisse la où Napoléon et Adolf se sont ramassés… Il a beau être Normand, c’est quand même pas Guillaume le Conquérant.