François Loncle et Christian Renoncourt dimanche au Moulin. (photo JCH)
Le score de François Loncle, dans la 4e circonscription de l'Eure, confirme la bonne forme de la gauche gouvernementale depuis la victoire de François Hollande à la présidentielle. Avec près de 40 % des suffrages, le député sortant, candidat à sa réélection, capitalise sur sa notoriété et sur le bilan du gouvernement depuis un mois. Jean-Marc Ayrault, premier ministre, et le Président de la République ont fait un sans faute depuis le 6 mai. Ils ont tenu ce qu'ils avaient promis de faire dans les premières semaines d'action sans parlement et surtout ont rassuré (ou détrompé) tous ceux et toutes celles qui avaient cru, l'espace d'une campagne, que la gauche avait pris le pouvoir par effraction.Dimanche dernier, les Français ont été cohérents et sages. Le message envoyé par eux est simple : nous voulons que le président ait la possibilité d'appliquer son programme et donc de mettre en œuvre les 60 propositions qu'il a soumises à l'approbation des électeurs. Les ministres obtiennent tous de bonnes notes dans les différentes circonscriptions où ils se présentaient avec le risque d'être battus et de devoir ainsi abandonner leurs responsabilités gouvernementales. J'imagine que Najat Vallaud-Belkacem doit regretter de ne pas avoir couru sa chance à Lyon dans l'ancienne circonscription de M. Perben.
Dans l'Eure, François Loncle est le meilleur à gauche mais Jean-Louis Destans, président du conseil général a une sérieuse chance de battre Jean-Pierre Nicolas (sortant UMP) qu'il devance de quelques dizaines de voix. Hervé Morin, avec 38 % des suffrages, a perdu des plumes lors de ce premier tour et laisse un mince espoir de victoire à Mélanie Mammeri, la candidate socialiste.
Navrant et pitoyable est le score des trois candidats de gauche (EELV et PS dissidentes) dans la circonscription des Andelys-Vernon. Face à Franck Gilard, député de la droite populaire ou, si l'on préfère, de la droite extrême, il ne fallait pas se tromper et s'engager dans une stupide bataille interne qui laisse la gauche sur le carreau puisqu'aucun des trois postulants ne franchit les 12,5 % des inscrits. Il faudra bien chercher les responsables de cet incroyable fiasco alors que le siège de Gilard était prenable puisqu'en cas de triangulaire (c'eût été le cas avec un seul candidat PS) la gauche avait la possibilité de rééditer l'exploit de Catherine Picard.
Je n'ai pourtant pas envie de jeter la pierre aux jusqu'auboutistes. Pour avoir été dans une situation similaire, je sais ce qu'il en coûte d'être victime des jeux d'appareils. Il est utile, parfois, que ceux et celles qui trahissent votre confiance — ou se croient tout permis — trouvent sur leur route des candidats déterminés, ne serait-ce que pour leur indiquer les limites à ne pas franchir !
Le 17 juin, une majorité confortable d'élu(e)s de gauche devrait faire son entrée à l'Assemblée nationale. Il est possible que l'Eure envoie deux (voire trois) députés au Palais Bourbon. Pour ce faire, la mobilisation à gauche doit être forte.