*source "Sirène, Gaston HOFFMANN
Les sirènes rencontrées par Ulysse lors de son Odyssée retour vers son pays Ithaque et sa famille ne sont pas définissables physiquement: des attributs féminins (ne serait-ce que cela une tentation de sensualité, de lâcher prise par l'attrait de la femme) mais une ambiguïté bestiale, soit une tête et un torse de femme est le reste d'un oiseau de proie, soit plus récemment une femme-poisson. Elles ne sont pas les créatures féériques des histoires actuelles mais bien des monstres.Elles chanteraient pour amener à elles des victimes qu'elles dévoreraient. Mais il s'avère que ce n'est pas une question de mélodie, de voix mais bien de contenu. Les sirènes seraient expertes en neurosciences et détourneraient à leur avantage les émotions, souvenirs et introspections de leur cible."Le philosophe allemand Peter Sloterdijk écrit ainsi des sirènes que "leur secret est de chanter exactement les chants dans lesquels l'oreille du passant désire se précipiter. [...] C'est l'art des Sirènes, que de placer dans l'âme du sujet l'enthousiasme qu'il éprouve pour lui-même."" (extrait de "Le chant des Sirènes, un piège mental universel" de Sébastian DIEGUEZ, Docteur en neurosciences,"Cerveau&Psycho, mai/juin 2012)
Selon l'auteur de l’article, le chant des sirènes seraient d'actualité, toujours ou encore plus à l'époque contemporaine, par les produits technologiques aux offres personnalisées: ils "offre[nt] la promesse de centraliser la mémoire, les images, les goûts, les liens affectifs et les contacts humains, de véhiculer une image de soi et de rendre un verdict via la fréquentation des réseaux sociaux notamment."En lisant je n'ai pu que constater que le chant de mes sirènes me ramènent encore et toujours à la rédaction de ce blog. Il me permet d'y lire mon enthousiasme, de recevoir par la fréquentation des pages et les commentaires, ce regard sur moi, sur le côté qu'il me plait de montrer. Le blog répond à mon besoin irrésistible, ce "désir de m'entendre raconter par autrui".
Allez que mes sirènes ne me poussent pas à la noyade mais juste entre deux eaux, celle qui me donne mon allégresse du moment et l'autre assez de textures, de matières, pour que j'ai l'impression d'y laisser aussi un peu de moi.
NB: ah aussi, j'aime beaucoup remettre dans le contexte, en suivant ce lien vous aurez le mythologique et différentes iconographies de ces "belles ensorceleuses".