Fours a pain en lozere

Par Elisabeth Leroy

Dans les montagnes, ils ont parfois fonctionné jusque dans les années 70.

 

 

C'est le propre des montagnes d'avoir longtemps été isolées et ce, parfois, jusqu'à une époque récente.

En Lozère, de nombreux villages vivaient en quasi-autarcie. Sur le Mont-Lozère, beaucoup avaient un four à pain communal. Tout comme le moulin, cet édifice fut, jusqu'à la Révolution de 1789, un édifice seigneural.

Le four à pain est une maisonnette sans fenêtre ou avec un fenestrou, surmontée d'une cheminée.

Le toit est souvent arrondi. L'architecture est traditionnelle : schiste ou granit et toit de lauzes protègent la chambre de chauffe semi-circulaire. La voûte (on dit "la boule") est tapissée de briques qui diffusent la chaleur.

Si vous poussez la porte, vous verrez les étagères de lauzes où l'on postait les miches encore chaudes. La pelle à enfourner et l'écouvillon, ou l'escoube, sont parfois encore en place.

Les paysans cultivaient eux-mêmes leur grain qu'ils fauchaient à la daille (grande faux) et le portaient au moulin proche.

Le four, le "couipo", était chauffé avec du genevrier durant 3 bonnes heures.

On enfournait le pain à l'aide d'une grande pelle en bois, la "pare", et la porte était colmatée avec... de la bouse de vache appliquée à la main.

Le four était parfois utilisé par plusieurs familles du village.

Chaque village avait l'habitude de profiter de la chaleur du four pour mitonner quelque plat.

A maints endroits, pour régaler les enfants, on cuisait le reste de pâte avec de la pomme ou de la poire.

Actuellement, beaucoup de villages ont pris conscience que leur four à pain mérite d'être conservé, voire restauré parce qu'il appartient à la mémoire collective.