A 25 ans, la joueuse russe est entrée dans l’histoire en remportant ce samedi son premier Roland Garros. Désormais son palmarès affiche une victoire dans chacun des quatre tournois du Grand Chelem. Retour sur ce talent brut formé à la dure.
Ah les belles histoires du tennis féminin !
Comme toutes les poupées russes, la belle Maria n’est pas née dans le coton, mais plutôt dans l’acrylique. Repérée très tôt pour ses capacités hors du commun, elle a été façonnée par un père rigoriste dans la plus pure tradition russe. OK l’histoire du père qui laisse tout tomber pour s’occuper de sa fille future championne de tennis on nous l’a sorti à toutes les sauces, mais là le père d’Aravane Rezai apparait comme un enfant de chœur à côté de Youri Sharapov ! Le père a pris en charge la fille et celle-ci n’a pas dû rigoler beaucoup. On s’étonnera tout de même qu’il n’y ait pas un oncle alcoolique dans le coup…Si papa a tout laissé tomber pour elle, le duo se dirige très vite vers la Floride, et c’est chez Nick Bolletieri que la jeune Maria va façonner son jeu.
Alors si on récapitule on a un père tyrannique, une académie de tennis américaine, un talent précoce…on le répète rien de très original pour le moment finalement. Sauf que lorsque l’on parle de talent précoce, on n’est plus dans la lignée de Stefi Graf que de Marion Bartoli ! Ses premiers coups d’éclat la russe les obtiendra sur le gazon. Premier huitième de finale à Wimbledon à seulement 16 ans en 2003, le ton est donné. Alors que le tennis féminin est sous le joug de la famille Williams, les regards se tournent vers la jeune inconnue à la plastique irréprochable.
Les années paires, Maria Flambe
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne lui aura pas fallu très longtemps pour confirmer tout son potentiel. Elle décroche en 2004 son premier titre du grand chelem à Wimbledon. Le gazon londonien va la faire entrer dans une nouvelle dimension, la presse du monde entier s’intéresse à cette grande blonde venue du froid. L’histoire de la fille que le père a mené au sommet et qui tombe dans le milieu du show-biz est aussi classique, Maria n’échappera pas à la règle. Cependant dans le cas Sharapova les résultats continueront de suivre, ses succès à l’US Open 2006 et à l’Open d’Australie 2008 viendront couronner sa polyvalence. Si les années paires sont souvent synonymes de succès pour la princesse russe, l’année 2008 sera aussi celle du doute et de la galère. Une blessure à l’épaule coupera son élan au milieu de l’été et remettra en cause la suite de son jeune parcours. Il lui faudra presque un an afin de remonter la pente. Les grandes championnes sont éternelles entendra t’on… en même temps à 22 ans on n’est pas à l’aube de la mort sportive suite à une blessure.
En l’espace de quatre ans Maria a presque gagné tout ce qui pouvait l’être dans le milieu tennistique. Seul un tournoi d’irréductibles gaulois de la porte d’Auteuil lui résiste! La terre battue n’a jamais été sa surface de prédilection, tout simplement car elle n’a joué que très tard dessus. Un quart de finale en 2009, une demie en 2011, Maria a tout de même montré une jolie progression ces derniers temps dans le tournoi parisien…la suite logique était donc une victoire en 2012. C’est chose faite depuis samedi après-midi et une finale maitrisée du début à la fin.
Un avenir radieux
Après quatre ans de disette dans les tournois du grand chelem, Sharapova a de nouveau décroché une victoire majeure. Au bout du tournoi parisien, un succès qui l’a fait entrer dans la légende certes, mais aussi une place retrouvée de numéro un mondiale. A 25 ans la russe a l’avenir et le talent pour elle. Le poste de patronne du tennis féminin a désormais une occupante. Les prochaines échéances renvoient Maria à ses heures glorieuses, Wimbledon et les JO sur le même gazon en ligne de mire. Inutile de préciser que la joueuse abordera ces événements avec la pancarte de super favorite.
Il se peut qu’à l’heure du bilan 2012 le nom de Maria Sharapova ressorte souvent pour le titre de championne de l’année. Pas sur que cela suffise pour faire sourire Youri Sharapov pour autant. Mais au moins elle aura tout essayé.