Eden était au festival de Nice le 9 juin 2012
Et bien …. etiam similis dirait le romain (c’est une traduction fort libre, sortie du gouffre de mes souvenirs d’école et cela veut dire - enfin, je l’espère sincèrement : « encore pareil »).
Rien de bien nouveau dans ce festival du livre, qui était tout de même fort agréable.
Il faut admettre que j’avais de la chance. Je rentrais de courtes vacances (où j’ai perdu le roman que j’étais en train de lire – j’en étais à la page 400 sur presque 600 … pouf, envolé quelque part sur la route. Ce qui explique que je n’ai rien commenté cette semaine), et dès le lendemain j'ai pu me rendre au festival du livre sous un soleil radieux, une chaleur presque écrasante, un ciel Azur : nous sommes samedi, un peu après 14.00 heures.
Les touristes étaient gâtés ! Les lecteurs aussi, et les écrivains souffraient courageusement avec le sourire sous leurs tentes, tentant d’éponger la sueur en toute discrétion.
J’espérais trouver quelque nouveauté, quelque idée, quelque auteur, tout en respectant mon budget fort limité – trois seulement m’étaient autorisés. Ce budget, cette-fois ci, ne tenait pas à mes finances mais plutôt à la capacité de mes étagères accueillant les « livres à lire », elles sont pleines …
Je m’égare, je m’égare.
Donc, je me dirige joyeusement vers le festival du livre, le soleil me sourit, et comme toujours le badaud y est accueilli par les rayons de livres anciens, ou livres d’occasion, que j’aime beaucoup même si je n’y achète que très rarement. Voir ces romans qui ont traversé des décennies, voire plus, c’est magnifique. Il arrive aussi que parmi les livres d’occasion – plus récents ceux-là – on en déniche qu’on cherche depuis un certain temps à un prix à défier toute concurrence.
Bref, je fais mon petit tour en admirant les magnifiques ouvrages, qui cachent bien des surprises ! Oui oui ! Je suis au fond, dans les ouvrages considérés comme « beaux » et anciens, avec leur reliure cuire et leur inscription dorée … et que voilà ??? Mais les Dieux du Stade en plein milieu !! Que font-ils là ? Mystère. Peut-être une histoire de « Dieux Grecs » qui aurait été mal interprétée ?
C’est une surprise plutôt agréable, mais cela pourrait choquer certaines âmes sensibles que de voir un bel homme dévêtu qui ne tient, pour sauvegarder sa pudeur, qu’un ballon de Rugby devant ce que l’on appelle communément ses attributs. Et ce au cœur des « beaux livres ». Un véritable choc culturel !
Oui, l’ouvrage est beau … mais pas de la façon littéraire et historique du rayonnage qui l’entoure …
Je m’en aperçois maintenant, j’aurais dû prendre une photo de cette curiosité !! Désolée, je vais devoir vous laisser à votre imagination que je sais fort heureusement très fertile !
Je continue donc assez gaiment mon chemin, un petit sourire au coin des lèvres.
Cette année, le festival honore la littérature russe – et le premier stand est effectivement envahi d’ouvrages et romans en russe, leurs titres en écriture cyrillique attirant l’oeil. J’aurais aimé pouvoir les lire, mais je n’ai fait que trois mois de russe, trois mois qui me permettent aujourd’hui de dire « je suis en vacances à Moscou » dans cette langue étonnante, ce qui n’est guère suffisant pour déchiffrer le quart de couverture d’un roman.
Ce que j’aurais apprécié, c’est d’avoir juste à côté de l’original russe la version française, peut-être présenté par le traducteur ! Voilà qui aurait été une excellente idée, j’aurais adoré ! Mais non, ces pauvres livres attendaient vainement les touristes russes qui arriveront un peu plus tard dans l’année, je le crains.
Le stand, d’ailleurs, est totalement déserté. Personne devant, personne derrière. Dommage, compte tenu du fait que le festival était dédié à la littérature et aux auteurs russes !
Je continue donc ma route, m’étonnant devant l’énorme foule ! Il y a vraiment beaucoup de monde, certaines tables étaient inaccessibles. Je fais mon premier tour, je dis bonjour aux auteurs que je connais, que j’apprécie et scrute les rayonnages, guettant, comme toujours et sans grand espoir, le stand qui n’est JAMAIS à Nice, celui des romans Fantasy/Urban Fantasy pour adultes.
Oui, Oui, Oui, c’est un genre littéraire à part entière, il n’est pas réservé aux enfants ! Il y a de ces romans pour enfants, puis pour adolescents – et ensuite pour adultes – comme c’est le cas pour tous les genres littéraires ! Et non, ce n’est pas une littérature de seconde zone ! Bon, ce n’est pas du Victor Hugo, mais c’est tout de même plus littéraire que la Chick-Lit ou la littérature sentimentale, avec certitude même, et s’approcherait en « valeur littéraire » des polars qui sont absolument reconnus ! Il suffit de lire la série des « Trône de Fer » pour s’apercevoir que ce n’est pas pour les enfants, que l’écrivain a bien plus d’imagination que d’autres, que sa plume en vaut des milliers d’autres. Et le genre littéraire dont est issu ce best-seller mondial n’est pas représenté à Nice … C’est une lacune de la culture littéraire niçoise qui se limite à la norme, aux standards et n’ose pas vraiment aller au-delà.
Un polar « noir » y semble déjà choquant. J’ai d’ailleurs remarqué que tous les auteurs de polars ou thrillers présentent leurs ouvrages en disant « c’est un roman noir ». Ils espèrent, je pense, attirer les lecteurs dépités qui ne trouvent pas ce qu’ils cherchent … Seulement, en lisant ces romans présentés comme « noirs », on se rend compte que ce sont finalement assez systématiquement des polars ou thrillers classiques, peut-être avec un meurtre un peu plus violent.
A ce sujet – c’est ma journée polémique aujourd’hui, je vous l’accorde - j’ai également noté que les éditeurs et même certains auteurs (mais là c’est bien plus rare) ne font pas la différence entre « polar » et « thriller » ! Etonnant ! Sur cinq auteurs, quatre qu’on aborde à ce sujet disent « oui, c’est ce que j’ai également dit à mon éditeur, vous avez absolument raison, c’est un polar, pas un thriller, mais le thriller se vend mieux »- parce que le lecteur est si bête, il ne se rendra pas compte de ce qu’il lit …
Si les éditeurs classent avec un raisonnement purement commercial, je suis plus étonnée que certains auteurs sont convaincus que ce qui fait le « thriller », c’est la présence d’un meurtre ! NOOOOOOOON !!!
Mais je m’égare, encore !
Je polémique trop, là, je vais me taire un instant.
…
(Silence de deux minutes observé par l’auteur de ces lignes, les doigts immobiles sur le clavier).
…
(Sérénité et calme sont revenus dans mon cœur, je vais reprendre mon récit)
Je continue donc mon chemin, je discute avec quelques auteurs, j’achète mon deuxième roman à un auteur que je ne connaissais pas alors qu’il a écrit de nombreux ouvrages. Je vais maintenant découvrir Jean-Michel Thibaux à travers « La fille du templier ».
Puis je me dirige vers les livres d’enfants où je découvre un choix légèrement, très légèrement plus vaste que l’année dernière – ce qui n’est pas bien difficile avec un seul roman intéressant en 2011 pour les plus de 10 ans.
Cette année, outre les habituels livres pour petits, on trouve quelques ouvrages pour petits (type 5/6 ans), dont une série sympathique qui invite le petit détective à résoudre le mystère lui-même, puis deux ou trois auteurs pour les adolescents ! La folie ! Il me semble avoir aperçu les Chevaliers d’Emeraude, mais une petite foule de jeunes s’y trouvait, je ne pouvais pas vraiment voir et peux donc me tromper. C’était dans tous les cas dans ce style.
C’est un début, après le vide de l’année dernière ; le festival de Nice semble vouloir se rajeunir. A ce rythme, le rayon adolescent seravarié en 2023 !
Car oui, la jeunesse lit et il y a encore un petit effort à faire dans les festivals « généraux » comme Nice, il faut élargir un peu, leur proposer un tantinet plus de choix ! Il y a encore un grand progrès à faire, le choix reste maigre pour les jeunes – car les 10-16 ans lisent DE TOUT, comme les adultes, il y a des adeptes de tous les genres littéraires, du sérieux, du drôle, du triste, du social, du sentimental, du fantasy, du policier … Et ce sont les romans lus à ce moment qui leur donneront envie de rester dans la littérature, chacun dans son style !
Bref, pour les tout petits (jusqu’à 5 ans), un vaste choix, pour les 6-10 ans un choix assez réduit, pour les 10-16 ans un choix quasi inexistant …
Je soupire en moi-même et me dis : heureusement que la Librairie Jean-Jaurès n’est pas bien loin (elle a été entièrement refaite et le rayondes enfant/ados est assez sympathique).
Donc, deux manques, dont un sur la voie de l’amélioration : absence totale de la littérature fantasy/urban fantasy/science-fiction pour adultes, probablement parce que mal vue ( !!??? ), et choix encore limité pour les jeunes entre 10 et 16 ans. Mais ici il y a un léger mieux.
Heureusement que les BD étaient représentées (je n’y connais rien, je ne peux donc pas en parler).
J’ai achevé mon premier tour. Je m’arrête avec une terrible sensation de déjà vu.
Je me mets à refaire le tour, pour vraiment apprécier, mais le cœur n’y est pas. Je m’arrête donc un peu aux cafés littéraires, qui attirent les foules, presque toutes les places sont prises. Tous sont suspendus aux lèvres des auteurs qui parlent de leur écriture, de leur dernier roman. C’est un moment agréable.
Un peu déçue, je ne saurais dire pourquoi, je me dirige vers la sortie.
La sensation que j’attendais n’était pas présente, aujourd’hui. Mais à la fin de l’été, il y a Mouans-Sartoux …
Alors, qu’ai-je pensé, plus globalement, du festival 2012 ?
Je ne sais pas, cette année il manquait une certaine ambiance. Je ne me l’explique pas. Je n’ai pas été prise dans le tourbillon, comme c’est habituellement le cas.
Cela peut tenir au fait qu’il y a systématiquement les mêmes auteurs d’une année sur l’autre. Ce qui serait logique s’ils présentaient de nouveaux livres – mais ce n’est pas le cas, ces mêmes auteurs proposent, depuis trois ans parfois, exactement le même choix. Pourquoi ne pas faire une pause, laisser la place à un autre auteur, le temps d’écrire un nouvel ouvrage ? De peur de perdre sa place ? L’effet obtenu est n’est pas celui désiré, j’en suis certaine : la lassitude et même l’ennui.
Cela nuit un peu au plaisir qu’on a de découvrir les auteurs, ou de les redécouvrir, car j’adore revoir les écrivains que j’ai rencontré une ou deux années auparavant, de discuter du roman lu et du nouveau qui vient de sortir. Mais à quoi bon si tous les ouvrages ont trois ans et que l’auteur est omniprésent sur les stands de tous les festivals de la région ?
Si dans un festival de musique quelconque les mêmes chanteurs venaient d’une année sur l’autre et chantaient systématiquement les mêmes chansons, on en aurait marre. On souhaite y découvrir de nouveaux talents ou entendre les nouveaux titres de nos chanteurs préférés – qu’ils chantent d’anciens titres à côté, cela devient alors un plus. C’est la même chose pour les romans ! On cherche de nouveaux talents, de nouveaux « titres », et la présence des anciens titres à côté des nouveaux, cela devient alors un plus !
Face à un choix invariable, je préfère aller dans une librairie qui propose plus de nouveautés, la signature personnelle de l’auteur en moins – et il y en a beaucoup dans un rayon de 200 mètres autour du festival : « La maison de la presse » sur la place Masséna qui propose un choix étonnant bien que très commercial et propose même des romans en VO, alors que c’est aussi un kiosque, la « librairie Masséna » sur Gioffredo au choix un peu plus « littéraire », puis un peu plus haut sur Jean Jaurès la « Librairie Jean Jaurès », très accueillante depuis ses travaux, près du lycée Masséna le « Quartier Latin » et j’en oublie (et m’en excuse) !!!
C’est donc très dommage.
Heureusement, on trouve toujours quelques auteurs que l’on n’a jamais vus, ou jamais remarqués, qu’on a toujours ratés ou tout simplement un « ancien » qui vient avec son nouveau livre. Là, c’est parfait !
C’est ce qui fait les festivals ! Le nouveau, l’ancien. Les livres.
Vous le voyez, cette année j’étais un peu déçue. Ne vous y trompez pas, j’ai tout de même passé un bon moment ! Il faisait beau, il y avait des livres, des lecteurs, des auteurs, des cafés littéraires, même une buvette ! Et pour les lecteurs venus de loin, la ville de Nice offre restaurants, zone piétonne, vieux Nice, plage, musées, que sais-je encore. Mais en termes de « festival », oui, je suis restée un peu sur ma faim.
Le résultat est que je n’ai acheté que les deux romans dont j’ai parlé :
- Le présent du passé de Cathie Fidler (qui était sur ma liste)
- La fille du Templier de Jean-Michel Thibaux.
J’ai failli acheter un polar, deux m’intéressaient, mais comme j’en ai encore beaucoup dans mes étagères, j’attends un peu.
PS : les quelques photos que j'au pu prendre (non, je n'ai vraiment pas celle des Dieux du Stade) sont visibles sur ma page FACEBOOK "Eden l'a lu", le lien se trouve dans la rubrique "Facebook")
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