Hier était un jour d’élection. Dans ma circonscription, UMP
et PS sont au coude à coude. Je connais bien les deux candidats. Je voterai
pour le premier, et ne serai pas dérangé si le deuxième est élu. Ce qui risque
d’arriver, le FN pouvant se maintenir de peu.
Joies et peines d’une élection multiples. La France en effervescence,
tous pleins de petits matchs.
Joie de voir la défaite de Jean-Luc Mélenchon. Tristesse de
voir que le Front de Gauche, avec moins de 7%, risque d’avoir une quinzaine de
députés.
Joie de voir Ségolène Royal en mauvaise posture, dans un
duel gauche contre gauche où je souhaite vivement la victoire de son concurrent. Si elle devenait présidente de l’Assemblée
Nationale, cela serait une catastrophe pour cette institution, ce parlement.
Grande tristesse de voir Jack Lang en ballotage
favorable dans les Vosges. Ce dernier aussi est candidat à la présidence d’une
Assemblée qui ne l’a quasiment jamais vu durant ces mandats.
D’ailleurs, les parachutés ont eu de beaux scores. Guéant et
Guaino sont en bonne position, comme Guigou. Le parachuté Olivier Ferrand fait
un score honorable dans les Bouche du Rhone, où le FN contribuera également à
sa victoire. Là non plus ce n’est pas une bonne nouvelle.
Je n’ai enfin pas d’avis sur le score de François Bayrou. Une
pensée pour certains que j’aime bien tout au plus.
Sinon, guère plus. Le PS pourrait avoir la majorité absolue
tout seul, ce qui est une bonne nouvelle. Toute relative bien sur, car voir un
pays entièrement gouverné par des gens en qui je n’ai aucune confiance n’est
pas source de joie pour moi. Mais je me dis au moins qu’ils n’auraient pas
besoin des verts et du Front de Gauche pour gouverner. Et ce n'est pas un mal.
Sur le reste, je regarderai avec intérêt comment la droite
et le centre se reconstruiront. La gauche a beau piailler et fantasmer sur un
rapprochement avec le Front National, c’est un jeu auquel elle se prête depuis
30 ans. Cela contribue à faire monter le Front National remarque...
Sur ce point, je n’ai pas à être rassuré. Les faits sont là.
Chirac a montré que la droite républicaine pouvait et devait gouverner sans son
extrême. Il n’y a pas à rentrer dans le jeu d’une gauche qui joue l’indignation
facile et la leçon de morale.
Il y a, par contre, à se reconstruire. Le Parti Socialiste,
après la baffe de 2002 et l’épisode malheureux Ségolène Royal, a montré une
certaine voie.
Aujourd’hui, je suis assez confiant dans une reconstruction
de la droite autour de valeurs simples et affirmées. Il faudra pour ça faire un
peu de ménage, mais sans doute les défaites de certain(e)s faciliteront les
choses. A ce propos, la position de Jean-François Copé à la tête de l'UMP devra être revue si la défaite se confirme. Sa stratégie de campagne, vis à vis de laquelle j'ai toujours exprimé de fermes réticences, aura mené son camp à l'échec.
Demain, il y aura des élections locales. Il y a tout à gagner, puisque
la droite avait tout perdu.
Et nous verrons bien dans 5 ans. L'arrogance de certains aujourd'hui ne doit pas faire oublier que la roue tourne, et parfois plus vite qu'on ne l'imagine...