Elle a confié quelques heures son bébé à son amie Sophie qui, trop occupée par Georges, son amant, l’a laissé mourir. Sa douleur fait très vite place à la fureur. Elle épie le couple, s’immisce dans son intimité, bien décidée à trouver des preuves de leur trahison pour les dénoncer et les livrer à la foule des Marseillais déchaînés qui arrêtent et tuent tous ceux qu’ils soupçonnent d’être contre le mouvement révolutionnaire. Cependant Georges est séduisant, charmant, rassurant, protecteur. Tout se complique, d’autant plus que Camille doit accompagner son illustre maîtresse qui se sauve loin de cette ville en folie. Tout est extrêmement dangereux et surprenant en de tels moments.Le dénouement arrive très vite et tombe en quelques mots de Mme de Staël
Étrange histoire, à peine ébauchée et déjà terminée! Reste une évocation, très suggestive et plausible de l’atmosphère parisienne en pleine Terreur.
Cette nuit fut pour la France l’une des pires de son histoire. Les Marseillais se firent ouvrir les portes des prisons et y assassinèrent plus de treize mille prisonniers, parfois avec une inimaginable sauvagerie. Leurs victimes étaient pour la plupart des vieillards, des femmes et des enfants, dont le seul tort était de se trouver en prison pour dette ou vagabondage. Le corps de la princesse de Lamballe, l’une des proches de la reine, fut dépecé et la populace dévora ses entrailles, tandis que l’on promenait sa tête au bout d’une pique. Cette nuit-là, les canaux de Paris charrièrent du sang.
Un plat qui se mange froid de Anne Perry
(Rivages/noir, 2002, 84 p.) Traduit de l’anglais par Stéphane Carn.
Titre original : A Dish Taken Cold