Sarkozy : on ne change pas une méthode (et une équipe) qui perd

Publié le 19 mars 2008 par Roman Bernard
Ni ralentissement des réformes, ni plan de rigueur. L’ intervention de Nicolas Sarkozy était attendue, au lendemain du remaniement ministériel. Le chef de l’État, qui ne s’était pas exprimé officiellement depuis la défaite de la majorité aux élections municipales, a fixé la feuille de route du gouvernement lors du Conseil des ministres, mercredi. Balayées les réserves de personnalités de droite sur la politique conduite par le gouvernement de François Fillon depuis mai 2007. À commencer par celles de Jean-Pierre Raffarin, fustigeant lundi matin une UMP « trop à droite » devant « s’ouvrir au centre ».
Ou Nadine Morano, nouvelle secrétaire d’État à la Famille, qui appelait la majorité à prendre en compte l’avertissement lancé dimanche par les électeurs.
Nicolas Sarkozy a plutôt préféré l’interprétation de son Premier ministre François Fillon, du secrétaire général délégué de l’UMP Patrick Devedjian et du président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Jean-François Copé, qui estimaient que les électeurs avaient voulu signifier au gouvernement une attente supplémentaire de réformes. Il a assuré qu’il n’y aurait « ni changement de cap, ni ralentissement des réformes, ni plan de rigueur ».
Reconnaissant que les élections municipales avaient « exprimé une attente, une impatience, une interrogation aussi », il a néanmoins affirmé que « la plus mauvaise réponse serait de ralentir le changement ».
Les réactions ne se sont pas fait attendre, de la part d’une opposition échaudée par la décision de Nicolas Sarkozy de maintenir le gouvernement en place et de lui adjoindre six nouveaux secrétaires d’Etat. Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, a ainsi jugé « bizarre, voire stupéfiante » la faible ampleur du remaniement, qu’il estime « à l’opposé » du message des Français lors des élections municipales et cantonales. Du côté du Parti communiste, on parle d’une « droitisation renforcée », faisant notamment allusion à l’entrée au gouvernement de Nadine Morano, considérée par le PCF comme archétypique d'une « ultra-droite ». À l’opposé du spectre politique, Jean-Marie Le Pen a, quant à lui, dénoncé « une vaine inflation des ministres et des intitulés », ironisant sur la volonté initiale de Nicolas Sarkozy de disposer d’un gouvernement resserré.
Roman Bernard