C'est la semaine d'Eurosatory, chers amis. Raison pour s'intéresser à la dimension cyber de la chose. La cyberdéfense met en œuvre un certain nombre d’acteurs. Parmi eux, les entreprises qui peuvent être la cible d'autres acteurs. Toutefois, quelques entreprises jouent un rôle particulier, puisqu'elles vendent des "solutions" de protection contre ces "attaques". Il y a donc intérêt à faire le tour de ces spécialistes. Autrement dit, du complexe "militaro-industriel du cyber", même si la dualité intrinsèque du cyberespace rend cette description difficile.
La liste ci-dessous n'est pas exhaustive : en effet, j'aurais dû ajouter des constructeurs (selon les segments du hardware, depuis les composants aux machines, depuis les routeurs et relaix jusqu'aux gros calculateurs...) mais aussi des acteurs télécom. Si vous avez des suggestions et précisions, je suis bien évidemment preneur. Egéa comme œuvre collective...
1/ Thales Communications & Security est une société complète résultant en 2011 de la fusion de Thales Communications France et Thales Security Solutions & Services. Cette société nouvelle comprend une « business line » dans le domaine de la cybersécurité, avec des activités dédiées aux produits, aux systèmes et aux services. Globalement elle est leader européen, spécialement forte en France, Grande-Bretagne, OTAN, Norvège pour la SSI gouvernementale, et présente mondialement dans les produits de sécurité « sensitive but unclassified », particulièrement auprès des banques et des grandes sociétés de l’IT. En outre la société Thales Services est un leader français de l’informatique pour les systèmes d’information critiques.
2/ De même, le groupe EADS a créé en 2012 une division dédiée à la cybersécurité et à la cyberdéfense, « Cassidian cybersécurité » (comme je suis très cabotin, je refuse de donner son nom anglais : c’est ici un blog francophone, Môssieur). Elle a déjà plusieurs solutions industrielles présentes chez des clients comme par exemple Cymerius®, système de surveillance en temps réel, pour faciliter l'opération et la capacité à mesurer les impacts d'une cyber attaque sur les opérations et les forces déployées, PKI pour gérer les identités au sein des coalitions militaires, ou la crypto haut débit (Ectocryp®) voix et données, pour protéger les communications,…
3/ D’autres acteurs, en général des PME plus petites, travaillent dans le secteur. (quelles sont les plus importantes ? appel au lecteur)
4/ Du côté des constructeurs, Bull demeure spécialisé dans la conception de supercalculateurs et la production de serveurs, mais possède une division consacrée à la SSI. Mentionnons ST microélectronique, d’origine franco-italienne, qui fabrique des semi-conducteurs.
5/ Nous ne mentionnons ici pas les acteurs Telecom (Orange, SFR) qui deviennent pourtant des acteurs essentiels du cyberespace, à la suite de la fusion technique entre l’espace informatique et l’espace télécom. (cela étant, si vous le jugez indispensable...)
6/ Enfin, un projet de « stockage en nuage » (cloud) de données stratégiques a été lancé en 2009 dans le cadre du grand emprunt, sous le nom d’Andromède. Selon le ministre de l’industrie de l’époque, Eric Besson, « comme l'acier et le plastique pour l'automobile, la capacité de stockage et la puissance de calcul sont les matières premières essentielles de l'industrie numérique. Dans les prochaines années, l'industrie du cloud computing va occuper la position qu'occupait la production du charbon et de l'acier après la guerre : celle d'une industrie stratégique qui irrigue l'ensemble de notre économie ». Le projet devait mobiliser 135 milliards d’euros au projet en deux étapes, les industriels apportant une partie des investissements. Finalement, après quelques péripéties (et notamment la sortie de Dassault Systèmes du projet), Andromède sera réalisé par un consortium réunissant Orange et Thalès. Un autre projet est à l’étude par SFR et Vivendi.
O. Kempf