Avec seulement 2 albums à son actif, Don Bigg, surnommé Al Khasser, est sûrement l’un des pionniers du rap marocain, notamment pour son style franc, cru et direct, et pour les thèmes de ses chansons, très proches des préoccupations d’une large frange de la jeunesse urbaine marocaine.
Après 9 mois d’absence, Don Bigg fait son retour. D’abord sur les réseaux sociaux, avec la réactivation de son compte Twitter @DonBiggOfficial, mais surtout avec plusieurs projets en préparation. L’interview !
Achraf El Fitre : Parle-nous de tes actualités du moment. Kayen chi jadid ?
Don Bigg : Je prépare le DVD de mon dernier concert privé produit par DBF productions, pour montrer ce que peut faire un artiste indépendant. En même temps, je prépare une mixtape avec de nouveaux talents inconnus de la scène et des radios. Entre les deux je commence à feu doux la préparation pour mon prochain album.
A.E : On a l’impression que tu prends beaucoup de recul. Pourquoi on n’entend pas Don Bigg assez souvent ? Ton dernier titre Mabghitch date de plus de 9 mois, ghebra hadi !
D.B : Justement, je disparais toujours après un album, pour me ressourcer et faire le vide dans ma tête, pour avoir assez de recul par rapport à ce que je viens de produire et du coup pour pouvoir revenir avec un meilleur projet. Sans oublier le temps que je dois consacrer à ma petite famille et à mon entourage qui est ma principale source d’inspiration et qui maintenant compte un nouveau venu Taoufik jr.
A.E : Ah, tu viens d’avoir un enfant ?
D.B : Oui, lhamdoulillah, j’en suis fier.
A.E : Sinon, ça fait plus de 3 ans que tu as sorti un Teaser pour le DVD Byad Ou K7al, pourquoi ça n’a pas encore vu le jour ? Et ta marque de vêtements Don Wear, ça en est où ?
D.B : L’implication sur plusieurs projets et surtout le manque de plateforme de distribution font que ce genre d’initiative est momentanément bloqué.
A.E : Aux Etats-Unis, dès qu’un rappeur sort un tube, tous les artistes posent sur son beat. Pourquoi tu ne poses pas sur des beats d’autres artistes marocains ? Plus généralement, pourquoi les rappeurs marocains ne posent pas sur les beats des uns des autres ? On aimerait bien écouter Don Bigg sur un beat d’H-Kayne, ou Masta Flow sur un beat de Would Cha3b…
D.B : C’est vrai, je ne l’ai jamais fait. Il n’y a aucune raison précise.
A.E : Ne penses-tu pas qu’il n’y a pas assez de solidarité entre les rappeurs marocains ?
D.B : De ma part, j’essaye toujours de promouvoir tous les jeunes artistes qui ont du talent, via ma page Facebook et même dans mes concerts. Donc de mon côté, je pense faire ce que je dois à ce niveau pour créer cet atmosphère familiale.
A.E : Tu es un des seuls rappeurs marocains qui parvient à toucher un public assez large et des couches sociales différentes. Comment expliques-tu ça ?
D.B : Je pense que le secret c’est d’écrire avec son cœur, rien de plus.
A.E : Tu fais partie des rappeurs marocains qui ont la plus grande longévité. Est-ce que tu te vois rapper dans dix ans ?
D.B : Seul dieu sait, mais je pense que je serais toujours dans le domaine de la production même si j’arrête le rap.
A.E : Finalement, qu’est-ce que tu écoutes en ce moment et quel est ton album préféré de 2011 ?
D.B : J’apprécie le dernier Fnaire, même si ça peut en choquer plusieurs, sinon je suis très Queen ces temps-ci. Il y a un son de ce groupe qui m’accroche dernièrement, et que je n’arrive pas à enlever de mes enceintes, c’est Killer Queen, peut-être que je vais le sampler bientôt, qui sait.
A.E : Kalima akhira !
D.B : Itoob !
A.E : Merci beaucoup Taoufik de nous avoir accordé cet interview. Kanchoufek !
Don Bigg – Mabghitch
Futur ingénieur en automatismes et informatique industrielle, rappeur, compositeur.
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