Poursuivons notre série avec une division dont le portrait a drastiquement changé l’automne dernier. Est-ce que le classement final de 2011 se répètera au cours des prochaines années ou si les changements ne sont pas finis dans cette section. Voyons voir.
Texans de Houston : Les pertes défensives peuvent-elles être comblées ?
Ça faisait des années qu’on l’entendait celle-là : Les Texans représentent une bonne équipe, mais qui s’écroule fois après fois lorsque l’enjeu est important. Puis, l’an dernier, c’est le scénario inverse qui s’est produit. Confronté à nombre d’embuches (TJ Yates anyone?), Le Houston s’est élevé au dessus de l’adversité pour survoler l’AFC Sud. Lorsque Indianapolis a confirmé entreprendre une période de reconstruction, le statut des Texans comme nouveaux monarques de la division semblait confirmé. C’était avant la période des agents libres. Mario Williams fut attiré par le café Tim Hortons qu’il pourra se procurer à Buffalo (et, accessoirement, 100 millions de dollars), DeMaco Ryans fut échangé à Philadelphie tandis qu’un autre partant défensif, le CB Jason Allen se retrouve à Cincinnati. De très gros morceaux, difficilement remplaçables, même si Ryans ne cadrait plus dans le 3-4 défensif. Dans le cas de Williams, Whitney Mercilus repêché cette année aura dorénavant le mandat de générer la pression sur le QB, aidé de Connor Barwin et Brooks Reed. Ça pourrait marcher, mais la chose avec les espoirs, c’est qu’on ne sait jamais comment ils se développeront. Rappelez-vous que Carl Pavano devait remplacer Pedro Martinez chez feu les Expos!! Au moins, ils ont gardé Arian Foster, le maître du changement de direction qui devra toutefois composer avec une ligne offensive modifiée. En effet, la O-Line, force tranquille du club déplore la perte de deux éléments importants en Eric Winston et Mike Brisiel. Sans oublier Andre Johnson, actuellement blessé. Dans une division faible, Houston semble suffisamment fort pour s’en sortir, mais les Texans avaient l’œil sur des objectifs plus élevés que le simple titre de section. Cette ambition est-elle partie en même temps que les agents libres?
Colts d’Indianapolis : Va-t-on les reconnaître?
A l’origine, Andrew Luck devait être le focus de ce paragraphe. Sauf que les changements en Indiana ne se limitent pas au QB. Nouveau DG, nouvel entraîneur, nouveaux adjoints, système de jeu différent, départ de plusieurs joueurs importants qu’ils s’appellent ou non Peyton Manning, buffet d’acquisitions hétéroclites avec lesquelles il faudra bâtir une équipe, la liste d’interrogations est longue. Tous ces changements supposent évidemment une reconstruction, ce qui est le cas. Combien de temps durera-t-elle? Le scénario pourrait fort bien ressembler à celui de la dernière fois que cette franchise a fait le ménage. En 1996, menés par l’actuel coach des Niners Jim Harbaugh, Indy atteignit les séries, sauf qu’ils s’effondrèrent lamentablement l’année suivante perdant leurs 10 premiers rendez-vous en route vers une fiche de 3-13. Harbaugh fut échangé lorsque Peyton Manning s’amena via le repêchage. L’année recrue du # 18 se solda aussi par une fiche de 3-13, mais dès 1999, le QB mena les siens aux séries chaque année (sauf 2001 ce qui nous valu cette célèbre tirade dont on ne se tanne jamais). Si le passé est garant de l’avenir, les partisans des Colts n’auront pas à attendre trop longtemps pour voir les leurs redevenir pertinents. Évidemment, chaque reconstruction est différente, ce qui nous amène inévitablement à Luck. Ultimement, que ce soit pour juger la vision du DG, du nouveau système de jeu du coach ou de la qualité des coéquipiers dont on l’entourera, c’est le jeu du jeune prodige qui dictera les évaluations. En ce sens, peut être que les nouveaux Colts ressembleront plus aux anciens qu’on le pense finalement : une équipe ordinaire rendue extraordinaire par un QB d’exception.
Jaguars de Jacksonville : Blaine Gabbert est –il l’homme de la situation ?
Dire qu’il représentait pourtant le choix plus prudent chez les quarts-arrière au repêchage 2011! Un an plus tard, Cam Newton et Andy Dalton se sont retrouvés au Pro Bowl, tandis que Christian Ponder et Jake Locker ont montré une progression encourageante. Gabbert ? Il a passé l’année à me rappeler ma jeunesse et cette chanson de Passe-Partout : « Des fois, j’ai peur un peu des fois, j’ai peur beaucoup… », mais avec plus de sacres! Clairement pas prêt à mener une équipe de la NFL, Gabbert a souvent imaginé de la pression là où il n’y en avait pas et ses statistiques furent horribles : à peine 50 % de passes complétées et un QB rating de 65. Les Jaguars ont terminé au dernier rang de la ligue dans les principales catégories offensives et leur meilleur receveur de passes n’a même pas accumulé 500 verges de gains. A sa décharge, nous dirons que Gabbert n’aurait jamais dû être envoyé si tôt dans la fosse aux Lions, mais avec le départ de David Garrard et le jeu erratique de Luke McCown, Jacksonville a forcé la note et a voulu voir ce que son jeune espoir avait dans le ventre. Il fut aussi très mal entouré par une unité de receveurs au talent incertain. Il y a bien Maurice Jones-Drew pour porter le ballon, mais il ne peut pas tout faire seul. L’équipe a commencé à régler ce problème en sélectionnant Justin Blackmon au repêchage. S’il dessaoule à temps pour le camp d’entraînement, il devrait aider. Sauf que l’état-major a aussi lancé un message clair à son jeune quart en signant le vétéran QB Chad Henne. Car si les difficultés étaient sans doute anticipées, le fait que Gabbert n’a jamais semblé progresser durant la saison est préoccupant. La corde est donc moins longue pour le QB de 2e année qui devra produire rapidement. Est-il capable?
Titans du Tennessee : Chris Johnson est-il en régression?
Alors que son début de carrière extraordinaire dans la NFL fut enfin récompensé à sa juste valeur par son organisation, Johnson a connu sa pire campagne dans le circuit Goodell. Son absence du camp d’entraînement fut blâmée, tout comme le jeu de sa ligne offensive. Question : Et si CJ2K en était tout simplement rendu là dans son parcours de joueur de football? Disons-le, ses statistiques feraient l’affaire de beaucoup de RB : 1047 verges au sol et 1465 verges totales combinées à un nombre décevant de 4 touchés. Ces chiffres seront sûrement meilleurs en 2012, mais est-ce que l’amélioration sera significative? Johnson n’est pas très gros et il a touché à la roche très, très souvent ces dernières années. Même si certains athlètes exceptionnels comme Barry Sanders et Adrian Peterson ne semblent jamais ralentir, le cycle de vie des porteurs de ballon est généralement très court. Eric Dickerson a suivi une saison recrue de plus de 1800 verges en établissant son record de 2 105 verges au sol à 2e saison dans le Gros Show. Par la suite, il fut très bon à sa 4e année (1821 verges), a connu un sursaut à sa 7e campagne (1659 verges), mais le reste de ses statistiques sont dignes d’un bon RB (entre 1000 et 1300 bornes par année environ), mais pas du souvenir du RB extraordinaire qu’il nous a laissé. Plus récemment, la carrière de Jamal Lewis a atteint son zénith à sa 3e campagne dans la ligue avec une production de 2066 verges. Après coup, il n’a jamais dépassé le plateau des 1300 verges, lui qui l’avait pourtant fracassé à chacune de ses trois premières saisons. Donc, Chris Johnson est-il simplement rendu là? Un bon RB, un bon atout offensif qui fera sa part, mais qui n’est plus en mesure de traîner son équipe sur ses épaules à lui seul? Ce n’est pas ce que son contrat dit, lui que reçoit les dollars réservés aux meilleurs, mais c’est peut être sa nouvelle réalité. Après tout, personne n’a questionné son effort dans ses déboires de l’an dernier, ce n’est pas comme s’il se retenait. La prochaine saison sera déterminante pour le RB, et pour les Titans, car si Johnson ne peut plus tout faire seul, est-ce que Jake Locker est prêt à en assumer plus? A suivre.
Et vous, que prévoyez-vous dans cette division en grande mutation?