N’ayant jamais ouvert les romans de la trilogie de Stieg Larsson, ni vu les films suédois sortis en 2009, c’est avec un regard pleinement étranger à l’univers de la saga Millenium que j’écris ces quelques lignes sur le dernier film de David Fincher, The Girl with the Dragon Tattoo (sorti en DVD le 23 mai dernier).
Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de présenter cet immense réalisateur qu’est Fincher. Pour ceux qui se posent des questions sur sa filmographie, je laisse les images parler pour moi.
Comme tous les films de David Fincher, Millenium commence avec un somptueux générique, qui rappelle d’ailleurs celui de Se7en, de par le malaise qui s’en dégage, et la musique névrosée qui l’accompagne (l’entêtante reprise d’Immigrant Song de Led Zep par Trent Reznor). Espérons maintenant que Sam Mendes va en prendre de la graine pour le prochain James Bond, Skyfall.
Quelle transition pour passer à la performance des acteurs et notamment de Daniel ‘’OO7’’ Craig. Rare sont les fautes de goût dans les castings des films de Fincher. Millenium confirme cette impression ; à côté d’un Daniel Craig qui n’en fait pas des tonnes et qui est même plutôt bon, Rooney Mara qui confirme avec brio l’impression laissée par The Social Network, et un immense acteur abonné aux seconds rôles, Christopher Plummer (vu dans Inside Man et Un Homme d’exception) qui se bonifie avec l’âge.
Le film en lui-même est prenant, on en sort meurtri, à la manière d’un Black Swan, et on sait que l’on vient de voir un grand film. Fincher filme les scènes de viol-ence et de vengeance avec beaucoup de talent et de virtuosité, une caractéristique de sa mise en scène. La photo est magnifique et le filtre gris qui imprègne tout le film laisse place dans les courts instants de flash-Back à une image aux couleurs beaucoup plus vives. Le tout sert un thème cher au réalisateur : la frontière entre rêve et réalité, vérité et mensonge, qui sont finalement les principaux tenants de toute enquête.