Marissa Nadler est de ces artistes qui rassurent, ces artistes qui ne laissent rien compromettre leur sensibilité. Cette nymphe du dream-folk – dont la voix pourrait charmer les pythons – présente The Sister, sixième album, comme « la sœur » de son album éponyme, sorti l'an dernier. Ce dernier se voulait léger et lumineux ; The Sister, avec un style tout aussi épuré, est d'une humeur plus mystérieuse. La simplicité de la guitare tranche avec les textures synthétiques de Little Hells (2009), son quatrième album, bijou fantomatique. Elle laisse place à une voix omniprésente, renforcée de chœurs, caressée par des échos de cymbales et des soupirs de violoncelles. L'appréciation des albums de Marissa Nadler ne se fait pas à coups de hits, mais sur leur longueur, sur la sensation inépuisable d'au-delà qu'ils procurent. C'est pour ces raisons qu'aucun des ses six albums n'est décevant : la finesse et la passion sont toujours au rendez-vous. The Sister est court – huit pistes – et se présente plus comme la suite de l'album précédent, lui plus consistant. Cette parenthèse pleine de grâce laisse tout de même rêveur. Marissa Nadler semble bien partie pour enchaîner les merveilles, comme elle l'a toujours si bien fait.