Je n'ai finalement entendu que le "il y a un plan social et tu en fais partie". Le reste, j'ai occulté. La procédure, le reclassement...il fallait très vite que ça s'arrête. Machinalement, j'ai dit qu'on verrait la suite lundi, que j'avais prévu de partir en weekend. Ensuite, il a fallu remonter dans le bureau, l'annoncer à ma plus proche collaboratrice. Celle qui partage le même bureau que moi depuis un an et une des rares personnes à savoir me tirer un énorme sourire le matin quand les journées s'annoncent mauvaises. Une amie. Ensuite, il faut partir. Pas fuir, juste partir pour accuser le coup, craquer tranquille sans avoir honte du mascara qui coule un peu. Un peu plus tard, il faut lire les petits sms de gentillesse qui arrivent sur le téléphone. Lire et aussi ne pas craquer, encore.
Et puis, il faut commencer à relativiser. Parce que je m'y attendais. Pas si vite je l'avoue. Relativiser pour mieux passer à autre chose. Pour se jeter à l'eau et mener une nouvelle vie, nouvelle carrière. Relativiser pour ne pas perdre la face. Parce qu'il n'y a aucune raison à cela et qu'il est hors de question pour moi de prendre cet air de cocker triste qui mange des croquettes de poisson périmées.
Ce weekend, j'ai pris le soleil. J'ai réchauffé mes neurones et j'ai rechargé mes batteries pour cette nouvelle semaine qui va commencer dans une atmosphère bizarre. Je ne suis pas détachée. On ne peut même pas dire que je ne suis plus impliquée. Je suis juste un peu plus...libérée.