Est-ce bien utile de se donner la peine de présenter Simian Mobile Disco. Parce qu’on vous sait fins connaisseurs et donc déjà fans du duo britannique. Ou parce que nous sommes nous même ultra-accros depuis toujours et que l’on vous parle d’eux au moins une fois par mois. Bref, hiphiphiphourra pour le nouvel album crierons-nous tous en coeur.
Mine de rien, cela fait trois ans que SMD n’a pas sorti un véritable album, Delicacies (2010) étant considéré comme une compilation. La dernière fois donc, c’était l’immense Temporary Pleasure, album électro minimal-discopop au casting allstar et qui occupe encore une place de choix dans notre discothèque de soirée.
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Mais fini les strass et paillettes, James Ford et Jas Shawont décidé d’évoluer à l’usine. Une tendance déjà aperçue sur Delicacies où les morceaux à rallonge multi-instrumentaux étaient légions. La pop-disco a quasi-définitivement laissé place à une techno répétitive aux sons froids et rigides. Aux premiers abords, pas ce qu’il y a de plus mélodieux. Pourtant, le tour de force est réussi car le groupe sait s’appuyer sur ses fondamentaux.
Rien que sur l’introduction I Waited for You, on retrouve ce bon vieux move familier de la montée progressive et de l’insertion de sons en tout genre pour une montagne d’émotion. Une minute après le coup d’envoi, le ton est déjà donné. Un morceau qui n’est pas sans rappeler Sleep Deprivation, classique des classiques du duo. Pour notre plus grand plaisir.
I Waited for You
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Des références au passé, lesquelles sont confrontées au mouvement house qui règne tout au long de l’album. Cerulean, A Species of Control ou Interference en sont les meilleurs exemples. Six minutes en moyenne par morceau, un découpage précis et académique de séquences quasi interminables. Entêtant et jouissif à la fois. On ne cesse de le répéter à chaque fois que l’on vous parle du groupe mais les versions live intensifient forcément l’effet et pour peu que vous supportiez ce genre d’ambiance en soirée, on ne saurait que trop vous le conseiller.
Forcément, la prise de risque n’aboutit pas toujours au chef d’oeuvre. L’ambiance métallique et répétitive peut très vite rebuter les novices et même saouler les amateurs. Suffit de ne pas avoir le bon état d’esprit d’écoute et l’album a ses chances de ne pas aller jusqu’au bout. On ne peut pas passer sous silence non plus l’énorme couac The Dream of the Fisherman’s Wife, raté parmi les ratés. Forcément, et malheureusement, sur une tracklist de neuf titres, ça se voit et se retient d’autant plus facilement.
Cerulean
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Dans ce genre d’ambiance musicale, difficile d’aller poser des parties vocales et d’appeler son carnet d’adresses de potentiels invités. La solution se trouve dans le sampling. Suffit de caler une ou deux phrases en mode repeat et le tour est joué. Mission réussie puisque les meilleurs morceaux de l’opus se retrouvent dans cette configuration. Les plus accessibles dira-t-on sans doute.
Afin de ne décevoir personne, Ford et Shaw ont quand même parfois ressorti les gros claviers et les portions disco pour les accoupler avec l’ambiance technoïde de l’album. Ce qui ne manque pas de réchauffer les coeurs et les zizis. Ambiance langoureuse sur Séraphim, défilé de mode/orgie pour Your Love Ain’t Fair, paradisiaquo-drogué avec Pareidolia ou ultra-saiks pour le tube Put Your Hands Up Together.
Sur ce dernier, on retrouve d’ailleurs le seul featuring avec Jamie Lidell qui vient donner un coup de main aux copains pour le meilleur morceau du disque et un hit énorme pour les dancefloors du monde entier.
Put Your Hands Up Together
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Même si Simian Mobile Disco tend de plus en plus vers son amour pour la minimale, le duo ne peut s’empêcher de revenir sur ses terres glorieuses afin que la transition soit la moins brutale possible. Pas aussi surpuissant que Attack Decay Sustain Release, pas aussi transpirant que Temporray Pleasure, pas aussi élitiste que Délicacies. Mais quelque part entre tout ça.
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