La lumière verse une clarté d’eau pure sur les pierres et les draps que blanchit encore le soleil.
Le vent se dépouille de ses couleurs pour affronter la blancheur des terres qui furent jadis ocres, et ne sont plus que froides étendues de silence dans la brume du ciel.
Lune à la chair bleue comme un poisson échoué sur le rivage vertical du ciel.
L’ombre dévie la lumière qui se noue aux lianes de l’esprit.
Elytre bleu qui cogne à la vitre, comme si le ciel voulait entrer par la fenêtre.
Avance, avance encore d’un pas jusqu’à saisir le soleil entre tes mains pour le porter à ta bouche comme un fruit mûr.
Veille sur ce jardin qui rêve à de nouvelles feuilles pour que la ronce saigne au cœur de la rose crucifiée.
De la mer il ne reste qu’un coquillage rempli de sable et d’un peu d’écume que tu portes à ton oreille pour entendre battre le cœur solaire du monde.
Le premier rougeoiement de la lumière comme une braise qui jaillit de la bouche de la terre, pour plus de silence dans le sillage immobile du ciel.
L’ellipse de la nue te cerne et t’exalte jusqu’à ce que la nuit flamboie dans ta demeure solaire.
François Teyssandier