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Une majorité de non-votants est possible

Publié le 10 juin 2012 par Copeau @Contrepoints

C’est probablement plus de la moitié de l’électorat qui ne trouve pas chaussure à son pied dans l’ensemble de l’offre politique qui lui est proposée aujourd’hui. Comment est-ce possible étant donné les enjeux auxquels fait face la France ?

Pour peu, on oublierait presque qu’aujourd’hui est le premier tour des élections législatives en France. Certes, les sites de médias traditionnels jouent la partition prévue et multiplient comme il se doit les articles et sujets sur ce scrutin. Il n’en reste pas moins qu’il flotte un sentiment de désintérêt massif pour ce qui, il n’y a pas si longtemps encore, était perçu par les Français comme un grand jour.

Une majorité de non-votants est possible

A la pêche

On prévoit déjà une abstention massive, les pronostic étant de l’ordre de 40% et plus.

Ceci marquerait en fait une déflagration majeure, pour une raison que je vais vous expliquer : ça serait la première fois que, pour un scrutin national, une majorité de l’électorat choisit de ne donner sa voix à aucun candidat. En d’autres termes, si l’on préfère, une majorité de Français ne trouvent aucune option politique qui puisse la satisfaire.

Par électorat, j’entends tous les Français en âge de voter, les citoyens ayant le droit de vote.

Comment puis-je en arriver à cette conclusion qu’une majorité ne va voter pour personne ?

C’est bien simple : en plus de l’abstention, il y a un autre chiffre record qui monte en France, et dont les médias, pour important qu’il soit, se gardent bien de parler. C’est celui des non-inscrits. Aujourd’hui, on sait que, d’année en année, il y en a de plus en plus dans le pays. Je parle de gens qui soutiennent encore moins l’arrangement politique actuel que les abstentionnistes : non seulement ils ne voient rien qui les tentent dans l’élection du jour, mais en plus, ils semblent croire qu’il y a bien peu de chance qu’un jour, lors d’une élection ou référendum futur, un tel choix puisse se présenter à eux pouvant les intéresser.

On peut estimer qu’il y a autour de 8% de non inscrits. Comment se peut-il que ce sujet soit si peu couvert dans les « informations » ?

Bref, 8% de non inscrits, plus de 40% d’abstention, et les 2 ou 3% habituels de bulletins blancs ou invalides, et vous voyez bien que le rejet de tous les candidats en lice est, sinon majoritaire, du moins tout proche de l’être, en France.

À l’heure ou les enjeux des choix politiques sont plus importants que jamais, qu’il s’agisse de l’avenir des retraites, aujourd’hui plus que sombre, de l’emploi, de la crise financière et bancaire, du logement, de l’écrasante pression fiscale, de la dette, de l’instruction des enfants, du pouvoir d’achat qui s’érode, de la chasse au bouc émissaire, qu’il soit étranger ou « riche », la question de savoir pourquoi une probable majorité de Français rejette la totalité de l’éventail de l’offre politique qui lui est proposée, me semble primordiale.

Dans un souci d’information juste, Contrepoints s’efforcera de vous donner les vrais scores des partis pour ce premier tour de l’élection législative, c’est-à-dire la part de l’électorat ayant voté pour chacun, en tenant compte (autant que faire se peut) des non-inscrits, de l’abstention, et des bulletins blanc ou nuls.

Avertissement : ça ne sera pas flatteur pour notre classe politique.


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