Nathalie Kuperman, encore une auteure que je ne connaissais pas !
Il faut savoir qu’environ 67 000 livres sont publiés chaque année en France, c’est dur de choisir non ?
Mes choix ne sont pas forcément guidés par les médias ou les best-sellers, c’est souvent instinctif. Je suis attirée soit par le titre, soit par la quatrième de couverture ou encore par le bouche à oreille.
Aujourd’hui je vais vous parler d’un roman que l’on m’a offert et pour lequel j’ai eu un coup de cœur (encore un !! on ne se refait pas…)
J’ai renvoyé Marta de Nathalie Kuperman
C’est l’histoire de Sandra, épouse comblée, qui vient d’engager une femme de ménage. Son bonheur est enfin complet, maman d’une petite fille de quatorze mois, elle s’occupe également une semaine sur deux, d’Emile et Jules les fils de son mari, qu’elle aime comme ses enfants. Dans sa belle et grande maison Sandra se sent bien, peut-être un peu débordée, mais grâce à cette nouvelle aide, sa vie va changer. Coincidence, sa femme de ménage s’appelle Marta comme sa fille et sa grand-mère, les deux passions de sa vie.
Sandra nous apparaît comme une femme douce et timorée. Mal à l’aise devant Marta, elle n’ose pas aborder certains sujets comme le salaire ou les tâches à accomplir, elle préfère laisser cette corvée à son mari.
Cette famille est parfaite, l’auteure nous ballade dans ce foyer comme en visite dans un appartement témoin, mais pourtant de temps en temps, un mot, une phrase, nous mettent en alerte, comme cette obsession de Sandra pour les couleurs d’éponges et leurs cycles, ou encore sa manie de ramasser les miettes à quatre pattes.
« La miette me nargue, née d’une dislocation, marcher sur une miette est terrible, ça crisse, ça se multiplie … »
Graduellement, au fil de la lecture la légèreté s’estompe. Ce qui au départ doit être une délivrance pour la maîtresse maison, va se transformer en cauchemar, tout va tourner autour de Marta. Elle sera vite perçue comme une intruse, et deviendra l’élément déclencheur d’une névrose sous-jacente. Ne pas écorner l’image de la famille idéale, tel est le leitmotiv de Sandra.
Le suspense va crescendo la psychose et la folie même nuancées prennent le pas sur la raison de Sandra. Dans ses moments de délire on devine une enfance dramatique. L’ordre, le désordre, la méfiance, l’amour, la peur tout s’emmêle.
J’ai beaucoup aimé ce roman, trop court à mon goût, qui n’est ni drôle ni léger comme le laisse supposer le titre. Le sujet est traité avec finesse, sans surcharge. Sandra m’a beaucoup émue, bien qu’un peu titillée par ses tocs (il m’est arrivé de traquer la miette mdr !)
« On est tous un peu fou à notre manière » disait Norman Bates