J’ai souvent pensé que la contrefaçon nuisait à la marque de luxe. Acheter une marque de luxe, c’est l’objectif ultime : posséder quelque chose de beau, de désirable et de durable. Je l’avoue, j’ai déjà possédé de la contrefaçon, acheté à l’étranger. C’était il y a très longtemps lors d’un voyage en Espagne, puis à Chypre.
Depuis, je m’en suis séparée. Parce que depuis, je travaille et qu’en économisant je peux m’en offrir un. Surtout que je trouve que posséder un faux, c’est plutôt honteux et que dans ce cas, il vaut mieux s’en inspirer que posséder une pièce copiée (à l’identique ou quasi) achetée 10 fois moins chère et mentir. Si on l’assume, tant mieux. D’ailleurs, je préfère.
Mais, je trouve que le plaisir est plus grand quand on réussit enfin à s’acheter la pièce de ses rêves. D’où mon étonnement lorsque le mari de Miuccia Prada, propriétaire de la célèbre maison milanaise Prada, a estimé que la contrefaçon favorisait la marque, créeait de l’emploi et qu’être copié était une consécration.
Je vais faire preuve de snobisme mais découvrir une nuée de faux sacs Vuitton, Prada ou Chanel ne me motivent pas pour en acheter un vrai. Parce que la contrefaçon est douée et qu’elle réussit même à reproduire des modèles, en cuir (qui peuvent être dangereux). De plus, je n’ai pas trop envie de voir un doute dans le regard de mes collègues ni d’entendre une “amie” me questionner à nouveau sur mon pendentif Prada. Oui, qui n’a jamais entendu quelqu’un demander “C’est un vrai ?” comme si tout le monde s’achetait du faux. Et même à 2 000 euros, je préfère patienter et me l’offrir mon Boy de Chanel.
Sophie Tagel
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