“It was midnight… a man…a good man… was in trouble… and she appeared ! It was as simple as that ! She showed a strength that was impossible to believe… removed the man from danger.. and then vanished ! Nothing more was known about her, exept that everyone who saw her agreed that she looked like a huge flower- an orchid- a Black Orchid !”
Les trois épisodes consacrés à Black Orchid portèrent les titres de Black Orchid, Challenge of the Black Orchid et The Anger of the Black Orchid où à chaque fois notre héroïne mènait l’enquête incognito grâce à ses talents en matière de déguisement et laissait en guise de signature une fleur, qui vous l’aurez tous compris ressemble à un géranium (je dis ça parce qu’en ce moment je suis en train de faire pousser des géranium sur ma terrasse). En aucun cas les origines de ses pouvoirs sont expliqués, ce qui accentue l’effet de mystère et de paranormal très en vogue à cette époque.
Tout comme pour Madame Xanadu, Joe Orlando est clairement à l’origine de la création de ce personnage et va mettre en relation le dessinateur Tony DeZuniga et le scénariste Sheldon Mayer pour façonner notre héroïne. Ainsi, DeZuniga va s’inspirer d’un personnage issu du Golgen Age , Black Condor, en transposant tout simplement une version féminine de celui-ci.
La création de ce personnage également la première et unique collaboration entre ces deux artistes, également lié aux problèmes de santé du vétéran Sheldon Mayer, dont la vue déclinante altéraient ses aptitudes au dessin et qui se contenta alors de devenir le scénariste spécialisé dans les Mystery Comics pour DC. On le retrouve ainsi sur les séries House of Mystery, House of Secrets et Forbidden Tales of Dark Mansion. DeZuniga était quant à lui arrivé aux Etats Unis en 1969 et travaillait pour DC sous la tutelle de Joe Orlando, en débutant sur des tires tels que Girls’ Love Stories en 1970, ainsi que House of Mystery la même année.
En y regardant de plus près, Black Orchid s’avère être à cette époque un savant mélange de Batman et de Superman, tout en se cachant parmi les protagonistes de l’intrigue grâce à un masque et une perruque tant et si bien que le lecteur ne puisse non plus la reconnaître (bon, depuis on a tous vu Usual Suspects, du coup on ne nous la fait pas aussi facilement…)
N’ayant pas eu le succès suffisant pour que Black Orchid ait sa propre série, l’héroïne va pourtant continuer à apparaître dans les pages du Phantom Stranger à partir du #31 (sous la forme d’un back-up, dans ce numéro il est intitulé Island of Fear) où Mayer et DeZuniga travailleront sur le personnage une dernière fois. A partir du #32, ce sont Michael Fleisher, Russel Carley comme scénaristes avec Nestor Redondo puis Fred Carrillo aux dessins qui prennent la relève. C’est à cette époque qu’est introduite The Black Orchid Legion, une équipe féminine composée de cinq membres qui copient les aptitudes de Black Orchid à des fins criminelles.
Ces back-up prendront fin lors du #41 de The Phantom Stranger en mars 1976 et il faudra pratiquement attendre 10 ans pour qu’elle se remanifeste dans Blue Devil Annual #1 en 1985. Ce numéro réunissant des personnages tels que Creeper, Madame Xanadu, Phantom Stranger et bien entendu Blue Devil, oppose deux versions bien distinctes concernant les origines de Black Orchid. Selon Madame Xanadu il s’agit d’une étudiante du nom de Maltilda Moorcok qui fut irradiée au contact d’un bouquet d’orchidées alors qu’elle tentait de sauver la vie d’une femme sur le point de se faire écraser par le camion d’un fleuriste. Mais selon le Phantom Stranger, il s’agissait plutôt d’une dénommée Paula Porter, qui fut piquée au doigt par la dite fleur juste avant de quitter le laboratoire de son université. Dans les deux cas l’allusion aux origines de Daredevil et Spider-Man était assez évidente et fut considérée à l’époque comme une parodie et un clin d’oeil vis à vis de la concurrence.
Sobrement appelée Black Orchid et publiée par DC dans un format Prestige, cette mini série de trois numéros va réinventer (ou plutôt instaurer une fois pour toute) les origines du personnage, quitte à démarrer son histoire par sa propre mort. Nous sommes à des années lumières de ce qui avait été écrit pour cette héroïne jusqu’alors, Gaiman et McKean nous offrent en effet un récit à la fois complexe, sombre et mélancolique comme un avant goût de ce que ces deux auteurs ont pu faire par la suite. Gaiman tisse également des liens entre Black Orchid et d’autres personnages de l’univers DC apparentés au monde végétal comme Pamela Isley et Alec Holland.
En 1993, Black Orchid reviendra cette fois-ci dans sa propre série publiée chez Vertigo, comprenant 22 numéros et un annual. Dave McKean continuera d’illustrer les covers, les intérieurs sont signés Jill Thompson, du moins pour les 6 premiers numéros, alors que Dick Foreman est au scénario. Un inévitable crossover avec Swamp Thing aura lieu dans le #5 (ainsi que dans Swamp Thing #139). La série se termine encore une fois par le décès de son héroïne, ou du moins d’une partie (car le récit de Gaiman s’était lui achevé avec l’existence de deux Black Orchids… oui je sais, DC Comics…) , puisqu’il s’agit la partie la plus démoniaque.
Elle fera ensuite des apparitions plus ou moins remarquées dans Day of Vengeance, Infinite Crisis Trinity, ou encore Birds of Prey. Plus récemment on la retrouve en tant que membre de la Justice League Dark sous une forme qui s’apparente plus à ses débuts. Mais là encore il semblerait que ses origines soient une nouvelle fois à définir. Décidément cette héroïne restera secrète encore un bon moment…