La fatigue physique, bien réelle après ce défi tout de même exigeant et augmentée par une bonne crève contractée lors de la dernière étape (encore un signe que j'étais un peu au bout tout de même) m'est retombée dessus bien plus violemment également.
Pourtant, je dois me forcer à rester positif, car la magie de ce voyage n'était tout de même pas une pure illusion, pas un doux leurre. Je veux le croire. Je veux croire aussi qu'elle me donnera la force de continuer à réaliser mes projets, et notamment celui qui va m'occuper à l'automne, la deuxième étape de mon Terdav Trail World Tour, le Great Himalaya Trail. J'espère qu'il m' apportera autant que ce Saint-Jacques, qui fut si riche en rencontres, en émotion, en voyage intérieur, en échanges, et me confortera dans mes choix et mes aspirations.
Cette semaine difficile finalement sur le plan moral et physique m'amène aussi à penser que ma place est, de plus en plus et réellement, sur les chemins. Le bonheur est le chemin, cette phrase boudhiste que l'on peut interpréter de différentes façons me revient à l'esprit...
Certes c'est très court pour récupérer, mais finalement ça tombe très bien par rapport à mon état d'esprit, je repars (de quoi se plaint il me direz-vous!) dès lundi! Pour une course, par étapes, organisée par mon ami Christophe Le Saux au Pérou, dans la Cordillera Blanca, au nord du pays, du côté de Huaraz.
Je vais y retrouver un groupe d'une vingtaine de coureurs, la plupart des amis que je connais déjà bien. Cela va encore me changer les idées (et oui, il le faut déjà...) et je vais découvrir encore de superbes endroits; l'an passé j'avais couru les deux premières étapes de la course, avec Christophe et Jean-Marc, avant notre parcours sur la Huay Huash. Là, 200 kms en 7 étapes sont à nouveau au programme. Je ne sais pas si je serai vraiment en mesure de les courir, car je n'ai pas récupéré de mes efforts, mais bon dans tous les cas je ferai à pied la distance et c'est le principal... Une bonne cure d'altitude avant mon défi himalayen, et de bonnes séances en montagne avant la course en Andorre (l'Andorra Ultra Trail) qui va arriver très vite derrière, et que j'espère être en mesure d'effectuer, même si cela me parait tout de même, pour l'instant, très compliqué...
J'espère en tous cas que mon coup de blues post-Saint-Jacques, si étonnant soit il, ne me fera pas perdre la force motrice qui anime mes projets. Et qu'au contraire la beauté et le bonheur de ce voyage viendront le supplanter et la nourrir.