Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a été reçu vendredi 8 juin 2012 à l'Élysée par le chef de l'État, François Hollande
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Un soutien, mais un soutien mesuré. En recevant vendredi le président de l'Autorité palestinienne à l'Elysée, François Hollande s'est publiquement affiché aux côtés de Mahmoud Abbas. Mais il est resté prudent sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, alors que faute d'une reprise des négociations avec Israël, les Palestiniens ont annoncé qu'ils demanderaient devant l'assemblée générale de l'ONU l'acquisition du statut d'Etat non-membre - Lénaïg Bredoux et Pierre Puchot de Médiapart.
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On n'en finira sans doute jamais de dénoncer avec la plus grande fermeté la connivence en France, jusqu'au plus haut niveau de la représentation nationale, d'une partie de la classe dirigeante avec l'Etat d'Israël et sa politique à l'encontre du Peuple palestinien : vol de la terre, assassinats, meurtres, bombardements civils, occupation, humiliation...
Même à l'époque de l'apartheid en Afrique du Sud, on n'aura pas observé, ici en France (oublions cette Europe d'eunuques !) un tel silence complice, un tel soutien (1) - soutien à peine voilé -, d'associations, de ligues et de conseils dits prestigieux, d'hommes et de femmes politiques ou non, sans courage et sans honneur, communautarisés à un degré tel (d'aucuns diront "tribalisés") que toute condamnation aussi modérée soit-elle de la politique de cet Etat qu’il faut bien nous résoudre à qualifier de « voyou » ne peut même plus être envisagée.
Regardez bien Fabius... regardez-le bien notre ministre des affaires étrangères (2) !
Diplomatie française de la lâcheté et du déshonneur, cette voix de la France à l’étranger, aujourd’hui sans voix pour la Palestine et son Peuple.
Quant à Mahmoud Abbas et son Autorité Palestinienne...
Si un jour, cette Autorité privée d'autorité s'était reconnue une obligation de résultats, même modestes, nul doute qu'elle aurait démissionné il y a longtemps déjà ! Car... enfin... qui nous parlera du drame de cette dissymétrie tragique entre les "représentants" du Peuple palestinien et ceux de l'Etat israélien ?
In fine, c'est toute la crédibilité de la cause palestinienne qui, année après année, s'en trouve érodée, faute de résultats, de progrès et de réelles perspectives d'avenir.
A la longue, les perdants, toujours perdants, aux élites indulgentes quant à leurs insuffisances jusqu'à l'acceptation tacite de leur propre impuissance, finissent toujours par lasser nombre de leurs partisans ; lassitude qui viendra assombrir le combat de ce Peuple, aujourd'hui martyr de toute une région et de ses propres « élites et leaders » car pour ce peuple à la destiné injuste et cruelle, il semblerait que le verdict soit tombé il y a longtemps déjà ! Ce sera : pas de réussite, pas de soutien et pas de pitié !
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1 - Excepté en Angleterre sous Thatcher, des conservateurs allant jusqu'à nier l’existence de l'apartheid : « L’apartheid, ça n’existe pas ! Je reviens d’Afrique du Sud ; je l’ai cherché et je n’ai trouvé rien de tel. »
2 - La rumeur va bon train au sujet de Fabius ; il aurait fait des pieds et des mains auprès de Hollande pour obtenir ce poste. Mais... pour en faire et y faire quoi ? L'avenir le dira même s'il a déjà commencé de parler.