Exposition Christopher Anderson à la MID Sète & Gilles Favier au Musée de Frontignan (34)

Publié le 09 juin 2012 par Philippe Cadu

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http://christopherandersonphoto.com

PHOTOGRAPHE EN RÉSIDENCE POUR IMAGESINGULIÈRES “SÈTE #12”

DU 8 JUIN AU 1ER SEPTEMBRE 2012

Généralement, lorsque l’on pense aux images, lorsque l’on les regarde et que l’on cherche à les apprivoiser, c’est l’idée – ou la réalité – du silence qui s’impose. Pourtant, avec la traversée de Sète par Christopher Anderson, c’est un bruit, un rythme plutôt, qui s’impose immédiatement. C’est celui des bandas. Celui, souvent ternaire, de ces célébrations qui marquent les moments dans lesquels la musique parle au soleil et aux corps. C’est une musique physique. Comme ses photographies. Des joutes, il restitue, dans des images puissantes et des cadrages enlevés l’effort, l’intensité, la concentration. Une façon unique de fixer le point précis vers lequel tout le corps est tendu vers le défaut de l’équilibre de l’autre. [...] Tout point de vue – heureusement – est subject i f . Comment retrouver Sète (et quel le Sète ?) dans cette proposition aux trois couleurs ? C’est certainement en acceptant de suivre le rythme marqué du propos, en nous arrêtant sur les visages et les regards de ceux qui ne sont pas que du rouge, du bleu ou du blanc mais qui trouent la matière colorée de leur présence, en appréciant la lumière qui révèle la matière d’une bouée d’un bleu irréel, en dégustant la façon dont, sur fond rouge et surgissant d’un maillot rayé bleu et blanc le regard d’un jeune homme se donne, en appréciant la virgule de sang sur un coude éraflé durant le combat, en acceptant de voir que le blanc n’est jamais blanc quand une pauvre ampoule s’inscrit sur un mur ou que l’écume naît du ressac que nous pourrons redécouvrir, ou réinventer Sète. Car, malgré la dimension parfois abstraite de l’ensemble, dans la tension entre des notes cristallines et le souffle démesuré de la joute, c’est aussi une ville qui se dit.
Christian Caujolle Extrait du livre Sète #12

Maison de l’Image Documentaire 3 rue Raspail – 34200 Sète

EXPOSITION HORS LES MURS   »SUR LES TRACES DE FATUMBI « 

DU 16 JUIN AU 29 JUILLET – MUSÉE DE FRONTIGNAN http://www.la-mid.fr/expositions

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Un jour que j’accompagnais Awobadé dans la forêt sacrée de Koko, le vieux guérisseur me demanda, une nouvelle fois, de lui parler du Brésil. Je lui racontai alors cette légende bahianaise qui prétend que les âmes des noirs reviennent en Afrique après leur mort en suivant les racines d’un arbre géant. Awobadé, pas plus étonné que cela me demanda si je saurais trouver cet arbre sacré.

Ne sachant quoi lui répondre, je lui proposai alors de partir à sa recherche et d’en profiter pour voir ce qu’étaient devenus « ceux de là bas », les descendants des esclaves installés désormais de l’autre côté de l’Atlantique. Une fois au Brésil, les rencontres avec Edouardo, à Iguape, une favela d’Ilhéus et avec le « vieux nègre » Epifanio dans la montagne au sud de Bahia, m’ont définitivement convaincu de l’intérêt de cette quête. Ces deux « pères de saint » , adeptes du candomblé bahianais et qui vivent en prise directe avec cette Afrique d’où on a arraché leurs ancêtres, perpétuent à leur manière, toute brésilienne, les cultes vaudous africains.
_ Gilles Favier

Musée municipal de Frontignan 4 Rue Député Lucien Salette 34110 Frontignan Tél. 04 67 18 50 05