Les Annales du Disque-Monde,
Tome 4 : Mortimer
de Terry PRATCHETT
Editions L'Atalante,
2008, p. 297
Première Publication : 1987
Pour l'acheter : Mortimer
Sir Terence David John Pratchett
dit Terry Pratchett, est un écrivain
britannique, né le 28 Avril 1948. Ses fans
le surnomment souvent Pterry.
Le Disque-Monde (titre original : Discworld)
est un monde imaginaire médiéval fantastique
parodique développé à partir de 1983.
- Tome 1 : La Huitième couleur - Tome 2 : Le Huitième sortilège - Tome 3 : La Huitième fille -
- Le Fabuleux Maurice et ses rongeurs savants -
Son père, au désespoir, l’observe depuis le muret de pierres.
« Il manque pas de cœur, fait-il à l’oncle Hamesh.
— Ah, dame, c’est le reste qu’il a pas. »
Et pourtant un destin hors du commun attend Mortimer. Car à la foire à l’embauche, la Mort l’emporte sur son cheval Bigadin.
Il faut dire que la Mort a décidé de faire la vie ; et l’assistance d’un commis dans son labeur quotidien lui permettrait des loisirs.
Mais... Est-ce bien raisonnable ?
Je le dis à chaque fois, mais il faut VRAIMENT que j’arrête d’attendre aussi longtemps entre la fin de ma lecture et la rédaction de la chronique parce que j’oublie la moitié des choses que je souhaitais vous dire… Cet avis risque donc d’être légèrement écourté, ma mémoire de poisson rouge me jouant des tours !
La quatrième de couverture reste assez évasive avec son petit extrait, je me permets donc un petit pitch. Morty, jeune adolescent dégingandé, ne trouve pas de place, malgré toutes les tentatives de son père. Lors du marché « de l’emploi » du village, alors que tous les autres jeunes de son âge sont repartis avec un apprentissage en poche, Morty patiente… Les douze coups de minuit retentissent et enfin, un patron montre le bout de son nez. Mais attention, pas n’importe quel patron : c’est la Mort en personne qui prend le jeune Mortimer sous son aile ! L’apprenti découvre le travail de son maître, apprend au fil des jours et remplace de plus en plus souvent la Mort sur le terrain. Mais n’est pas la Mort qui veut et Morty a bien du mal à faire son travail et à suivre les directives à la lettre lorsqu’il doit recueillir l’âme d’une jeune princesse de 15 ans…
Terry Pratchett offre plusieurs personnages hauts en couleurs et n’hésite pas à les placer dans des situations difficiles. Les scènes cocasses s’enchaînent et font sourire. Je retiens surtout la quête de « la vie » que suit la Mort qui veut absolument comprendre comment les humains prennent du bon temps… entre l’alcool et la pêche à la ligne, il tente toutes les approches ! Autant vous dire qu’imaginer la Mort encapuchonnée, assise sur un bout de rive, sa main squelettique tenant une canne à pêche, a quelque chose d’assez fendard ! Et Terry Pratchett c’est ça : des personnages décalés dans des endroits improbables pour des scènes plus absurdes les unes que les autres !
Si je disais en introduction que vous pouvez commencer la lecture des Annales du Disque-Monde par ce titre-là, c’est que la trentaine de tomes qui composent ce long cycle peuvent être lus plus ou moins indépendamment, vous ne serez donc pas complètement perdus. En revanche, les lecteurs « disciplinés » apprécieront de retrouver dans Mortimer, des références aux trois opus précédents : je pense notamment aux scènes se déroulant dans l’Université Invisible où j’ai pris plaisir à croiser Rincevent, le mage adjoint du bibliothécaire transformé en orang-outan à cause d’une décharge de magie (il ne souhaite pas redevenir humain, l’université le garde car c’est le seul à connaître l’emplacement de tous les livres de la bibliothèque… et Rincevent se charge des bananes !).
Le monde mis en place par l’auteur est travaillé et réfléchi. Chaque personnage y a sa place et son rôle et tous se croisent et vivent des aventures qui s’entremêlent… C’est riche, bourré d’humour (des personnages décalés dans des scènes improbables…) ; en bref, idéal pour passer un bon moment de détente !
"UN QUOI ? s'étonna la Mort, assis derrière son bureau ouvragé ; ses mains tournaient et retournaient son coupe-papier en forme de faux.
- Un après-midi de congé", répéta l'apprenti.
La pièce parut soudain vaste à en étouffer, et lui complètement à découvert au milieu d'un tapis d'à peu près les dimensions d'un champ.
"MAIS POURQUOI ? demanda la Mort. CA N'EST PAS POUR ALLER A L'ENTERREMENT DE TA GRAND-MERE, ajouta-t-il. JE LE SAURAIS.
- J'veux seulement, vous comprenez, sortir et voir des gens, dit le jeune homme qui essayait de faire céder ce regard bleu impassible.
- MAIS TU EN VOIS TOUS LES JOURS, DES GENS, objecta la Mort.
- Oui, je sais, seulement... ben, jamais pour très longtemps. J'veux dire, j'aimerais bien en rencontrer avec une espérance de vie qui dépasse les quelques minutes, monsieur", ajouta-t-il." "- A quelle heure vous avez votre coucher de soleil par ici ?
- En général, on arrive à le caser entre le jour et la nuit [...]."
"Le Disque n'avait pas encore inventé la planche à roulettes ; sinon, Kéli aurait effectué une montée vers l'autel anticonstitutionnellement brève."