Dernier exemple en date, cueilli sur la Une de la Nouvelle République Coincée sous un arbre, aidée par des lycéens (8 juin 2012) et d’autant plus intéressée que cela s’est passé à Loches (Indre-et-Loire) petite ville où les habitués de ce blog savent que j’ai des attaches et force souvenirs.
Or donc, une passante qui se promenait dans un parc alors qu’une forte tempête faisait rage - nous l’avons également subie à Montmo-rency - fut écrasée par des branches tombées d’un arbre. Fort heureusement, des lycéens étaient à proximité - dernières révisions en groupe avant le bac ! - et lui portèrent immédiatement secours, soulevant comme ils le purent l’amas de branche, cependant que des personnes alertées appelèrent les premiers secours. Cette retraitée, originaire de la Région parisienne, fut ensuite évacuée par hélicoptère sur Tours pour des examens notamment radiologiques qui ne révélèrent fort heureusement rien de grave.
Cela me permet néanmoins de constater - je connus hélas ! l’hôpital de Loches (aujourd’hui fermé) comme ma poche - que les fermetures d’hosto ou de services hospitaliers ont un sacré coût pour la Sécu… Pendant les 3 années où je fréquentai plus qu’assidûment l’hôpital de Loches, seuls les cas les plus graves étaient évacués sur Tours par l’ambulance du Smur (avec l’anesthésiste attachée à l’hôpital) ou par hélico…
Autre souvenir perso, en juin dernier je me suis méchamment viandée en entrant dans le parc de la Mairie de Montmorency, j’admirai la beauté des arbres avec le bleu d’un ciel radieux et n’ai pas pris garde au rebord de la grille. Des jeunes lycéennes qui étaient assises un peu plus loin sur la pelouse sont spontanément venues à mon aide. Je les en remercie.
Autre fait encore récent, dont j’avais eu connaissance sur BFM-TV et dont je retrouve la trace sur Le Parisien Orléans : un sexagénaire sauvé de la noyade par quatre jeunes (24 avril 2012). Vous pensez bien qu’ayant encore plus d’attaches à Orléans où j’ai vécu 30 ans, ce petit fait divers ne pouvait que m’intéresser d’autant que je connais également comme ma poche ces bords de Loire - entre les ponts du centre-ville - où cela s’est déroulé.
Toujours est-il que ces quatre jeunes qui s’y promenaient ont entendu des appels au secours et qu’ils se sont précipités pour venir en aide à la personne qui se noyait. En s’aidant de branches d’arbres à proximité, ils ont formé une chaîne humaine pour l’atteindre et la retirer de l’eau. L’un d’entre eux commençant des manœuvres de réanimation pendant qu’un autre appelait les premiers secours. Le sexagénaire qui était tombé à l’eau accidentellement a été transporté aux urgences de l’hôpital d’Orléans et admis en réanimation. Le pronostic vital a été réservé pendant plusieurs jours mais il est sorti du coma.
Autre fait encore plus lointain mais en réserve dans mes fichiers. Deux jeunes sauvent une mère et sa fille des flammes (20 minutes 30 mai 2010). Cela se passa à Tarare dans le Rhône. Selon ce que rapporta l'adjudant Eric Denis, de la brigade de gendarmerie de Tarare Majid T. 18 ans et Samir H., 17 ans, originaires de la commune, rentraient à pied d'un concert lorsqu'ils ont « aperçu de la fumée » s'échappant d'un immeuble. Ils ont « aussitôt appelé les secours »…
Ils ne se sont pas contentés de cela. Ils sont entrés dans l’immeuble, ont sonné chez tous les habitants pour les avertir du péril et «arrivé au troisième étage, Majid T. croise une jeune femme de 27 ans qui lui indique que sa fille de deux ans est restée dans sa chambre, alors qu’une épaisse fumée se répand dans l’appartement »… n’écoutant que son courage il entre dans la chambre et sauvera la fillette.
Une sorte de « leçon de choses » pour tous les connards racistes pour qui les jeunes issus de l’immigration ne sont que des délinquants. Il me revient d’ailleurs en mémoire un autre fait bien plus ancien. Je ne l’avais pas dans mes archives mais en ai retrouvé la trace en cherchant sur Google. Ils se jettent à l'eau et trouvent une famille (Libération 14 oct. 2002).
Pour résumer, c’est l’histoire de deux Guinéens sans papiers et SDF qui se sont rencontrés à Lille et sont partis à pied à la recherche d’un compatriote vivant à Saint-Quentin dans l’Aisne mais dont-ils ne connaissent ni le nom ni l’adresse… Leur quête étant forcément longue, ils sont surpris par la nuit et décident de dormir sous un pont au bord d‘un canal. Ils sont alors alertés par les cris d’une femme : un homme se noie.
Le premier d’entre eux N’Farama plonge mais le noyé s’aggrippe à lui, le faisant couler. Aussitôt Moustapha les rejoint dans le canal et ils parviennent à remonter le jeune homme sur la berge et expulsent l’eau de ses bronches. Mais voulant le raccompagner chez lui ils ne parviennent pas à savoir qui il est ni où il habite car le jeune homme, handicapé, a un défaut de prononciation. Ils l’accompagnent donc jusqu’au village proche - Nauroy à 10 km de Saint-Quentin - frappant ou sonnant à toutes les portes des maisons, jusqu’à celle de Nadine « Joël, viens voir, il y a Cyril tout trempé avec deux garçons noirs »…
La suite ressemble à un conte de fée. Joël leur propose de l’argent qu’ils refusent. Comprenant qu’ils n’ont pas de lieu pour dormir, il leur offre l’hospitalité. « J’ai une chambre libre au premier étage. Elle est pour vous ». Dormir dans un vrai lit. Cela ne leur était pas arrivé depuis longtemps.
Depuis, ils sont considérés comme les enfants de la famille. D’autant que Cyril est handicapé depuis la mort d’un petit frère qu’il a très mal supportée.
Nadine et Joël - et d’autres habitants de Nauroy - se sont mobilisés afin que leur situation fût régularisée. Le préfet de l’Aisne leur a octroyé le droit de rester en France et d’y travailler. Permis de 10 ans pour Moustapha, au titre du droit d’asile et d’un an renouvelable pour N’Famara… L’histoire ne dit pas s’il est toujours en France…