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Le plan de sauvetage des banques espagnoles sera terminé dans la journée

Publié le 09 juin 2012 par Bourlingueur

Le plan de sauvetage des banques espagnoles sera terminé dans la journéeLa zone euro mettait samedi la dernière main à un plan de sauvetage pour le secteur bancaire espagnol face à une pression croissante des marchés et de ses partenaires internationaux, même si Madrid ne s’est pas toujours résigné à lancer un appel à l’aide en bonne et due forme.

Une réunion téléphonique de l’Eurogroupe est prévue à 16H00 (14H00 GMT) au sujet de l’Espagne, ont indiqué samedi à l’AFP des sources gouvernementales européennes, après une réunion préparatoire de hauts fonctionnaires.

Objectif: dessiner les contours du plan d’aide pour le secteur bancaire espagnol, asphyxié par son exposition à l’immobilier.

L’ordre du jour de cette téléconférence est « l’approbation d’une déclaration qui souligne l’intention de l’Espagne de solliciter de l’aide, et l’engagement de l’Eurogroupe d’y accéder », a confié une source gouvernementale européenne.

Ce plan d’aide sera le quatrième pour un pays de la zone euro depuis le début de la crise de la dette fin 2009, mais à la différence, des Grecs, des Irlandais et des Portugais, les Espagnols pourraient obtenir un plan « sur mesure » qui concerne uniquement son secteur bancaire.

Jusqu’ici Madrid s’est refusé à lancer un appel à l’aide par crainte de se voir imposé un programme comme la Grèce, qui irait de pair avec des conditions strictes dictées par ses bailleurs de fonds internationaux.

« Il n’y a rien de changé », a encore déclaré samedi matin une porte-parole du ministère espagnol des Finances. Mais en coulisses, l’Espagne a déjà commencé les tractations avec ses partenaires de l’euro, selon une source diplomatique.

« La solution doit arriver rapidement », avait déclaré vendredi soir le patron de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, sur une radio allemande.

Le calendrier s’est accéléré quand le Fonds monétaire international (FMI) a révélé, vendredi soir au lieu de lundi, les besoins de recapitalisation des banques espagnoles et les a chiffrés à 40 milliards d’euros.

Mais, les banques auront vraisemblablement besoin de davantage de fonds pour s’assurer de l’existence d’un « pare-feu crédible » dans le pire des scénarios, selon une responsable de l’institution.

Si aucun montant précis ne circule, le plan d’aide devrait imposer des contreparties au secteur bancaire, selon une source gouvernementale, ce qui devrait contenter le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy, qui doit jongler avec un chômage de masse et un sérieux dérapage des comptes publics.

En revanche, « il n’y pas de calendrier et pas de choix de l’instrument non plus (pour recapitaliser les banques espagnoles) » qui est laissé ouvert à ce stade, a précisé cette source gouvernementale européenne.

Une solution esquissée cette semaine consisterait à verser directement de l’argent provenant du fonds de secours européen, le FESF ou le MES qui doit être lancé début juillet, dans le Fonds public espagnol d’aide au secteur bancaire (Frob). Mais Berlin est resté muet sur cette option, qui pourrait mettre la pression sur le secteur financier et non sur le gouvernement espagnol.

Si les marchés sont restés relativement calmes vendredi, la pression est montée d’un cran avec des déclarations de Moody’s. L’agence de notation a estimé que l’évolution de la situation en Grèce et en Espagne pourrait l’inciter à abaisser la note de nombreux pays de la zone euro, y compris celle de pays bénéficiant, à ses yeux, de la note maximale AAA comme la France ou l’Allemagne.

Sur le plan politique, les appels à agir se sont multipliés: le président Barack Obama, inquiet des conséquences de la crise européenne sur l’économie de son pays, a pressé ses partenaires d’agir rapidement en consolidant leur système bancaire et en coordonnant davantage leur politique budgétaire.

« Les dirigeants (européens) se rendent compte de la gravité de la situation et savent qu’il est urgent d’agir », a-t-il déclaré, alors que l’agence Standard and Poor’s a menacé d’abaisser une nouvelle fois la note des Etats-Unis d’ici 2014.

A moyen terme, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, appelle à une coopération plus étroite entre les pays européens pour résoudre la crise de la zone euro, dans une interview samedi au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

« Ce qui mine actuellement les efforts pour conserver l’euro, ce sont les incertitudes et les doutes sur la vision à long terme des hommes politiques et la pérennité de la zone euro », a-t-elle affirmé.

Les dirigeants de l’UE doivent se réunir les 28 et 29 juin à Bruxelles pour un sommet qui doit ouvrir la voie à un renforcement de l’intégration.


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