Le marrionnier Luxembourgeois

Publié le 09 juin 2012 par Mart1

C'est ce qu'on appelle "un marronnier". C'est à dire, "un article consacré à un événement récurrent et prévisible". Vous aurez compris, je parle de la méforme d'Andy Schleck.
Chaque année, c'est la même chose. Le grand Andy débarque, nonchalant, sur les routes printanières. Il est à la ramasse et se fait larguer à la moindre bosse par tout le peloton. Toute la presse s'inquiète. Les gros titres pleuvent. Et on prédit au Luxembourgeois un été catastrophique.
Puis le Tour de France arrive, avec sa chaleur estivale, revigorante. Et là, Andy retrouve peu à peu de sa superbe, pour terminer, trois semaines plus tard, sur la 2ème marche du podium.
A vrai dire, Andy Schleck n'est pas le seul sujet à faire les frais des marronniers de la presse. Mark Cavendish est également un bon client. Enfin, d'habitude. Parce que cette année, le sprinteur de l'Ile de Man a attaqué la saison avec de bien belles victoires. Personnellement, un tel état de forme, si tôt dans l'année, je trouve ça presque inquiétant.
C'est bien connu : "Les favoris du mois de juin ne sont pas les vainqueurs du mois de juillet". Ou encore, "Rien ne sert de courir, il faut gagner à point". Mais ces dictons ne sont vrais que depuis quelques années. C'est ce qu'on appelle "le cyclisme moderne". Celui inventé par Lance Armstrong. Celui qui consiste à n'être superman que sur les routes du Tour de France. Ni avant, ni après. Laissant aux lèves-tôt le soin de gagner Milan San Remo, et aux lèves-tard celui d'emporter le Tour de Lombardie.
Mais alors, pourquoi Johan Bruyneel s’inquiète-t-il ? Lui qui connait si bien ce fameux "cyclisme moderne" devrait être patient. Il ne devrait pas stresser son poulain, et surtout répéter à la presse : "Nous serons prêt lorsque le moment sera venu".
Ce n'est pas le cas, et c'est sans doute le point le plus inquiétant. Plutôt que de pointer la méforme d'Andy, intéressons-nous à celle de Johan.
Alors, qu'est-ce qui cloche chez le manager de RadioSchack ? Il ne se sent pas à la hauteur ?
En fait, Bruyneel a toujours eu la chance de gérer "des cracks", comme Armstrong ou Contador. Des des mordus de boulot, obsédés de la performance, qui préparaient scientifiquement et méticuleusement leurs objectifs.
Ce n'est aujourd'hui clairement pas le cas, avec Andy et Franck Schleck. Et tout le monde le sait.
Pourtant, lorsqu'il a prit en main la destiné des frangins, la feuille de route semblait claire : Bruyneel a l'impérieuse mission de faire progresser Andy Schleck en contre-la-montre[1]. Et il doit obtenir du Luxembourgeois beaucoup plus de sérieux dans sa préparation.
Pour l'instant, il faut reconnaitre que le "technicien" Belge a échoué. Alors que, de son coté, Schleck continue à faire du Andy. Comme tous les ans. Comme d'habitude. À croire qu'il est bien comme ça ! Le jour où Andy Schleck aura vraiment envie de gagner le Tour, peut-être qu'il changera. Mais ce jour ne semble pas être venu.
Arrêtons donc d'attendre d'Andy Schleck qu'il devienne un leader. On évitera bien des déceptions, et on pourra enfin prendre du plaisir à admirer ses chevauchées alpestres, à l'ancienne.

Note

[1] et en descente ?