En France l’élection de François Hollande n’a pas, pour l’instant, semé la panique sur les marchés financiers ! Pour preuve une baisse tendancielle (mais tant sur terre, quand même) du taux d’intérêt des obligations d’Etat. On prête à bas coût à notre hexagone tant que la rose montre ses épines d’austérité !Flamby s’est voulu rassurant également pour les voisins européens et Bruxelles. Des messages rassérénants ont été captés par les instances de l’UE.
Notre nouveau Président n’a pas occulté son intention de coller à l’objectif imposé par les traités européens, à savoir réduire le déficit public à 3% du PIB en 2013 (et même à 0% d’ici 2017). - Il faudra juste chercher la bagatelle de 20 à 50 milliards de coupes budgétaires supplémentaires par rapport à ce qu’avait prévu le gouvernement Fillon ! On hérite de pas mal de casseroles, lance goguenard le brave Françoué de Tulle.
Alors on enterre cette vieille lune qui était de « renégocier » le traité budgétaire signé le 1er mars dernier par le petit énervé sous le diktat de Frau Merkel. Désormais, rue de Solférino, à la mairie de Lille et à Matignon on parle plutôt de« compléter » ledit traité avec un « pacte de croissance » dont le menu pourrait s’esquisser (c’est exquis ces menus !) lors du Conseil européen des 28 et 29 juin.
Avant le second tour, Michel Sapin (actuel ministre du travail) avait assuré dans leFinancial Times (25/04/12) : - Hollande ne dit pas que nous devons renégocier la discipline budgétaire européenne. Nous sommes disciplinés, et nous prenons le pli du Merkelisme ambiant, et d’ici pli naît !
Le message du mou sage émoussé avait bien été intercepté en vol parle président de la Banque centrale allemande, un certain Jens Weidmann. Mais ce dernier doutait encore de la sincérité du porteur de roses. Pourtant, le nouveau patron élyséen semble avoir intégré le panel des indicateurs d’alarme, des ratios d’équilibre, d’une bonne gestion publique. Flamby veut réaliser des économies, du low cost, quitte à pratiquer de l’holocauste, à avaler son chapeau et à ne pas réaliser tous les beaux projets lancés lors de sa campagne.
Ses cours de politique monétaire lui remontent en mémoire : en laissant filer les déficits il mettrait en péril la monnaie unique. Avec la disparition des monnaies nationales il n’est plus question de dévaluer pour relancer l’économie. Aussi, contre mauvaise fortune bon cœur, la pensée unique impose une seule variable d’ajustement : la baisse des dépenses publiques accompagnée de politiques drastiques en matière de rémunération !
Les petits coups de pouce au SMIC, la réformette sur les retraites donnent l’idée de la faible marge de manœuvre dont héritent les nouveaux dirigeants.Et chacun de pleurer les trente glorieuses en observant, effaré, l’évolution des situations grecques et espagnoles !
Oui, il faudrait de la croissance pour rendre l’austérité supportable…
Et, à choisir, une croissance verte pour ne pas dégrader davantage notre planète et ne pas creuser plus vite notre tombe.