Le réalisateur Ridley Scott n’a pas fait que de bons films, mais il nous a livré dans le passé de bien belles réussites, Blade Runner (1982), Thelma et Louise (1991) sans oublier Alien le huitième passager (1979) qui méritent qu’on s’intéresse à son cas. Il nous revient avec un film de science-fiction dans la lignée de cet Alien qui fit tant pour sa gloire et qui reste gravé dans nos mémoires.
J’étais donc guilleret et confiant quand installé dans mon fauteuil, lunetté des optiques nécessaires à la vision en 3D facturées 1 euro la location par la caissière en sus du prix du billet, les lumières se sont éteintes et le générique de Prometheus a débuté.
En 2089, les archéologues Elizabeth Shaw (Noomi Rapace que j’adore depuis Millenium) et son compagnon Charlie Holloway découvrent une peinture préhistorique en Écosse, représentant un humanoïde pointant vers six étoiles, peinture quasi-identique à des représentations picturales découvertes chez d'autres civilisations du monde. Une expédition scientifique est alors envoyée à bord du vaisseau Prometheus , sous la conduite de Vickers (Charlize Theron, silhouette superbe autant que glaciale) jusqu'à une lune lointaine censée être l'endroit indiqué sur les peintures. Le but du voyage consiste à explorer la planète, certainement peuplée d'extraterrestres qui seraient responsables de la création de l'humanité. Ils espèrent obtenir des réponses sur les origines de l'humanité mais auront à faire face à un danger qui pourrait mettre en péril toute l'espèce humaine.
Esthétiquement, on retrouve les décors sombres chers à Ridley Scott et la patte du designer Giger, déjà responsable de la bestiole et du vaisseau dans Alien. Nous ne sommes donc pas réellement dépaysés, même si nous sommes dans un monde inconnu sur cette planète perdue au fin fond de l’univers. La technologie de la 3D ajoute sa touche surprenante et la profondeur de champ induite est bluffante, sans pour autant – excusez-moi – apporter grand-chose à l’histoire.
Car il faut en venir au scénario. Là, j’avoue avoir été déçu. En 2012, on a tout vu, aussi ce ne sont pas des vaisseaux spatiaux, quelques bestioles gluantes et des tentacules qui vont affoler un spectateur basique. Même Noomi Rapace, portant en son sein une créature non identifiée, on a déjà vu… Mais le pire est ailleurs, on ne comprend pas vraiment grand-chose à ce qui se passe à l’écran et il a fallût qu’une fois rentré chez moi, je recolle tous les morceaux pour assimiler ce que j’avais vu. Résumer le film en quelques phrases, d’accord, mais expliquer clairement toutes les scènes, bienvenue l’embrouille.
Quant aux acteurs, peu de choses à en dire car ils n’ont pas de consistance. Noomi Rapace est correcte sans plus, Charlize Theron inexistante dans un rôle qui la veut raide et froide comme une lame de couteau, c’est peut-être Michael Fassbender qui s’en tire le mieux – voyez le paradoxe – alors qu’il joue le rôle d’un androïde ! Clairement, Ridley Scott a réalisé un film d’esbroufe, tout dans la forme et rien dans le fond. Hélas, la forme est trop faible pour sauver l’affaire. Le dernier plan du film nous ramène à Alien, comme un pied de nez cruel, car il nous fait regretter que ce Prometheus soit nettement moins bien réussi que son chef-d’œuvre qui remonte à trente-trois ans. Ceci expliquant cela ?
Prometheus film de Ridley Scott – durée : 123 mn – Avec Noomi Rapace - Michael Fassbender - Charlize Theron