Steamer, Keepall, Neverfull, Lockit…. Vous voyez de quoi je veux parler ?
Bon, j’avoue, je suis fan totale des sacs Vuitton, depuis 1983.
Je n’en achète pas d’autres, à raison d’un tous les trois ans en moyenne.
Donc à la fois enchantée et pas totalement objective, en allant voir toute seule l’exposition du musée des Arts Décoratifs (merci à Popeline, Les Petites Mains de me l'avoir signalée) consacrée à Louis Vuitton et Marc Jacobs, le directeur artistique choisi par Bernard Arnault (le patron du Groupe LVMH) en 1997 pour insuffler un style plus dynamique à la maison de maroquinerie plus que centenaire, et plutôt classée « bon chic – bon genre ».
Une ambition artistique qui constitue une réussite industrielle et commerciale à l’échelle du monde – mais je n’oublie pas que le succès de Louis Vuitton a démarré bien avant l’arrivée de Marc Jacobs, merci à Monsieur Racamier !
Les marques de fabrique sont reconnues à partir de 1857. Louis Vuitton va tout faire pour déjouer les copies et autres contrefaçons de ses articles fonctionnels, solides, très bien finis, faits sur mesure, et à prix accessible. C’est toujours le cas aujourd’hui …
Durant dix-sept ans, il apprend les rouages du métier de "layetier-coffretrier-emballeur" qui consiste à emballer les paquets des gens aisés. Mais Louis Vuitton est un visionnaire. Il sent que le monde est en train de changer.
La révolution industrielle approche, la garde-robe des femmes s’accroit avec les monstrueuses et élégantissimes crinolines qui requièrent un emballage spécifique, les chapeaux des messieurs aussi.
On voyage beaucoup, on est invité pour des « Séries » chez Napoléon III et l’Impératrice Eugénie ... Tout est dans le paraître pour une nouvelle classe d’industriels entreprenants. En 1877, Louis Vuitton dépose une toile rayée, puis son célèbre motif damier 10 ans plus tard. Ce n'est qu'en 1896, quatre ans après sa mort que son fils Georges Vuitton créera le fameux monogramme LV. Un mythe est né.
La première partie de l’exposition plonge dans cet univers : la femme « comme il faut » doit changer de toilette plusieurs fois par jour. Les petites filles reçoivent en cadeau des poupées dotées d’un incroyable trousseau logé …dans une malle, bien entendu ! Evocation pleine de nostalgie d’une époque de progrès industriel s’exprimant dans les expositions universelles.
Un étage au-dessus et on passe sans transition au 21ème siècle, celui de Marc Jacobs, ce surdoué de la création new-yorkais qui adore Paris et met en œuvre, contrairement au courant classique « Maison de haute couture – maroquinerie » une collection totalement déjantée, directement dérivée, mais de façon presque invisible et dans le sens inverse : « maroquinerie – haute couture » du logo devenu mythique LVMH.
Cependant, la ligne de maroquinerie reste, toutes proportions gardées, empreinte d’une grande rigueur et les créateurs que Marc Jacobs appelle à ses côtés laissent de durables impressions : Takeshi Murakami, Richard Prince, Stephen Sprouse.
Louis Vuitton – Marc Jacobs Exposition au Musée des Arts Décoratifs- 107 rue de Rivoli, jusqu’au 16 septembre 2012
du mardi au dimanche de 11 h à 18 h (Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h)