Sécurité sociale: recul de la couverture obligatoire.
Publié le 19 mars 2008 par Dominique Lemoine @lemoinedoLa première réforme importante remonte à 1967 où la sécurité sociale, créée pour tous les âges et tous les états est scindée en deux branches que les partenaires sociaux doivent équilibrer en gérant les cotisations.
Le second tournant est plus significatif puisqu'il marque, en 1987 : la prise en main par l'Etat.
Avec le plan Séguin de 1987 et Veil de 1993, une nouvelle vision de la sécurité sociale apparaît : une notion de nécessaire et de superflu en matière de remboursement des soins qui conduit à ne plus rembourser certains médicaments jugés de confort ou inefficaces !
Mais, les restrictions ne s'arrêtent pas là : les interventions chirurgicales viennent d'être frappées d'un forfait de 18 euros, perdant ainsi le statut d'actes remboursés à 100% parce que cruciaux puisque vitaux.
C'est maintenant au tour des affections de longues durées qui viennent d'être mises sous le joug des économies, ce qui permet de penser que leur prise en charge à 100% risque de disparaître (il s'agit pourtant d'insuffisance cardiaque grave, d'hypertension artérielle sévère, de cancer, de diabète ....
Autre brèche ouverte : la référence au revenu pour moduler les prestations ou bien la généralisation d'un montant de dépenses non prises en charge avant le remboursement par l'assurance maladie obligatoire.
La sécurité sociale, née dans une France jeune et de plein emploi souffre aujourd'hui par le manque d'emploi mais aussi un certain nombre de cotisations non versées.
Aujourd'hui, la démarche est de réduire, réduire les prestations conduisant, à terme, à une assurance santé à deux vitesses.
Plutôt que de raisonner en terme de restriction de remboursement, il serait largement préférable de travailler sur les rentrées financières : versement des cotisations non payées depuis de nombreuses années, inventer une "taxation sociale" des produits importés et/ou délocalisés.
Dominique Lemoine