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Viva La Muerte

Publié le 08 juin 2012 par Olivier Walmacq

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Genre : Drame (interdit aux moins de 18 ans)

Année : 1971

Durée : 1h30

L’histoire : A la sortie de la guerre civile, l’Espagne est désormais gouvernée par le régime Franquiste. Fando un enfant de dix ans vit sous le joug de sa mère et de sa tante Clara qui sont toutes deux de pieuses catholiques. Fando cherche à comprendre pourquoi son père a disparu et bien vite il découvre que ce dernier, qui était antifasciste, a été dénoncé par sa mère. Perturbé Fando tente d’enquêter et sombre dans des délires sexuels, scatologiques et morbides.

La critique de Vince12 :

Attention film sacré ! Film de malade ! Film choc ! Viva La Muerte ! De Fernando Arrabal, réalisé en 1971. Fernando Arrabal est un écrivain et un réalisateur qui est également connu pour être un des fondateurs du mouvement actionniste (ou « Anti-mouvement » selon ses propres mots) « Panique », qu’il a créé avec Alejandro Jodorowsky, Roland Topor, Olivier O. Oliver, Jacques Sternberg, Christian Zeimart, Michel Parré.

Indirectement, Fernando Arrabal avait déjà apporté au cinéma avant les années 70, puisque l’une de ses pièces de théâtre, Fando et Lis, avait été adaptée en film par Alejandro Jodorowsky. Mais c’est en 1971 qu’il réalise son premier long métrage, Viva La Muerte.
Film dont il a écrit le scénario avec Claudine Lagrive. A sa sortie, ce film suscite la polémique.

Attention SPOILERS !!!

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Nous sommes en Espagne sous le régime franquiste. Les fascistes traquent les derniers opposants au régime, leur cri de rassemblement est « Viva La Muerte ! ».
Fando, un enfant d’une dizaine d’années, vit avec sa mère. Cette dernière est une pieuse religieuse capable d’amour comme de cruauté envers son fils.
La tante Clara n’arrange pas les choses. Pour Fando l’absence de son père se fait sentir. En effet ce dernier a disparu et Fando sent de plus en plus que sa mère lui cache quelque chose.
Il finit par découvrir que son père a été vendu par sa mère aux autorités franquistes. Sa mère quant à elle ne cesse de lui répéter que son père les a trahis, mais Fando ne peut pas se débarrasser des questions qui remplissent son esprit.
Il imagine alors les pires scénarios à travers des délires sexuels, scatologiques, nécrophiles et morbides.

Le jeune garçon n’a pour seule amie qu’une jeune fille se promenant avec un dindon. Au final, Fando est tiraillé entre les sentiments pour sa mère et ceux pour son père disparu, ces derniers semblent prendre le dessus.

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Viva La Muerte s’impose comme un film choc, surréaliste et complexe. Dés le début, le ton est donné par le générique qui présente des dessins de mises à mort horribles, accompagnés d’une musique enfantine nommée Ekkoleg.

Viva La Muerte prend clairement la dimension d’un film psychanalytique qui nous entraîne dans les délires de Fando. Délires qui donnent lieu à plusieurs scènes cultes.
Comment ne pas citer la scène de mise à mort où le père a le corps enterré dans le sable avec seulement sa tête qui dépasse et des cavaliers dirigés par la mère, piétinent la tête du malheureux ?
On citera aussi la scène où la mère défèque sur son mari en prison. Ce sont des exemples parmi tant d’autres mais Viva La Muerte est constamment ponctué de scènes chocs d’une violence extrême (humiliation, tortures, meurtre, scènes de scato…). D
’ailleurs, les scènes de violence sont accentuées par l’utilisation de filtres de couleurs vives et agressives, représentant les délires de Fando. Viva La Muerte est donc un film particulièrement trash qui sombre par moment dans le gore, à ce niveau on citera la scène de la vache égorgée et saignée ou encore celle de l’opération de la tuberculose filmée en gros plan.

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Donc, oui, la violence est partout dans ce film, cependant elle n’est jamais gratuite. Arrabal expose son propos à travers ses scènes chocs.
Propos complexe, et à ce titre le film mériterait une analyse vraiment approfondie tant il a recours aux symboliques. Mais il ne faut pas s’arrêter à ces « détails » si on peut les appeler ainsi, car le fond du film se comprend au-delà des symboles.

Visiblement, Arrabal dénonce ici le fascisme et plus spécialement le franquisme. Mais plus précisément, comme il a été dit plus haut, Viva La Muerte est un film psychanalytique qui nous montre l’horreur humaine à travers les yeux et l’imagination (très fertile) d’un enfant de dix ans.

Au final, le film dresse le portrait d’un jeune garçon qui est incapable d’analyser ou de comprendre le sens de cette violence ou du monde qui l’entoure.
Son innocence est littéralement détruite par son entourage, notamment l’éducation qu’il reçoit de par sa mère.

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A travers le personnage de Fando, Viva La Muerte traite aussi de l’autodestruction engendrée par le comportement de sa mère et par une société à la dérive. 
Et Arrabal s’en prend également à la religion à travers les personnages, les plus flagrants étant ceux de la mère et de la tante, mais il y en a bien d’autres.
Le film s’attaque également à l’armée à certains moments.

Arrabal étudie aussi la figure maternelle et la figure paternelle, ainsi que les relations entre elles et leur enfant, et cela de façon très personnelle mais certainement pas dénuée de sens.

En bref, Viva La Muerte est un film OFNI très riche et à réserver à un public très averti. Clairement, ce film en rebutera plus d’un non seulement par sa violence mais également par son style.
Pourtant, c’est un film dont on a pas fini de dévoiler toutes les facettes. Un chef d’œuvre absolu.

Note : 19/20


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