Laurent Gbagbo met en avant ses problèmes de santé pour reporter son audience devant la CPI. © Luc Gnago/Reuters
Pour appuyer sa demande de report de l'audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo devant la CPI, le 18 juin, l'avocat de l'ex-président ivoirien met en avant deux éléments. La détériroation de la santé de son client depuis sa détention à Korhogo et la nécessité d'avoir plus de temps pour étudier le dossier.
L’avocat principal de Laurent Gbagbo, Me Emmanuel Altit, a déposé le 7 juin devant la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) une demande de report de l’audience de confirmation des charges de son client, prévue au siège de la juridiction à La Haye à partir du 18 juin prochain.
Dans sa requête, Me Altit invoque la mauvaise santé de l’ex-président ivoirien, qui serait due à ses conditions d’assignation à résidence dans une pièce obscure à Korhogo, au nord de la Côte d’Ivoire, entre avril et novembre 2011.
Pour appuyer sa requête, l’avocat produit le témoignage du médecin expert qui a examiné le détenu à son arrivée à La Haye : « Laurent Gbagbo est en mauvaise santé, non pas en raison d’une pathologie particulière mais d’une absence d’activité physique et mentale qui peut être apparentée à de la torture ».
Audience équitable
Me Altit évoque aussi les besoins de la défense. Le bureau du procureur a produit 1 381 documents, 409 vidéos et 9 060 pages d’annexes, dont beaucoup ont été transmises ces dernières semaines. Il souhaite avoir un délai supplémentaire pour étudier au mieux toutes les pièces afin que l’audience se tienne de la manière la plus équitable qui soit.
Il rappelle « la nature particulière de l'affaire et ses enjeux considérables » en soulevant les responsabilités des différents protagonistes de la crise politique ivoirienne lors de la dernière décennie. Il pose enfin la question de la légitimité de la prise du pouvoir par les ex-rebelles ivoiriens et celle de la légalité du soutien des pro-Ouattara par les Nations Unies et les grandes puissances dont la France.
Le bureau du procureur et les représentants des victimes apporteront les jours prochains leurs commentaires à cette requête. La chambre préliminaire devra rendre sa décision avant l’ouverture de l’audience de confirmation des charges