Ces électeurs de droite aujourd'hui tentés par l'alliance avec le Front National (tentation que l'on pourra sans doute vérifier dans quelques triangulaires) ne voteront jamais à gauche, mais il est de la responsabilité de Hollande et de son gouvernement de les guérir de ce tropisme réactionnaire et de les ramener vers des positions plus consensuelles. Il peut le faire en calmant le jeu politique, en luttant contre la défiance à l'égard d'autrui (l'étranger, le jeune…), en donnant à la négociation avec toutes les parties le temps nécessaire, ce qui ne veut pas dire céder.
Ce ne sera pas facile parce que l'on voit aujourd'hui se radicaliser les trois droites : la droite économique (le Medef et tous ceux qui annoncent qu'ils vont voter avec leurs pieds), la droite culturelle (l'Eglise catholique et tous ceux qui s'opposent aux évolutions en matière d'avortement, de droit des femmes, de mariage homosexuel…), la droite populiste et sécuritaire (qui s'en prend aux immigrés, aux chômeurs…).
D'une certaine manière, je dirai que le principal défi de Hollande est pour les années qui viennent, non pas de séduire les électeurs de droite, mais de les ramener vers le centre-droit.