Le Beef club: no mi-steak

Publié le 08 juin 2012 par Les Assiettes De Juliette @AssiettesdeJu

Avoir un bœuf sur la langue n’a jamais été aussi trendy. Ce n’est effectivement pas en allant traîner votre carcasse au Beef Club que vous risquez de sortir du troupeau, car l’esprit moutonnier parisien du moment est clairement focus sur la nouvelle mangeoire ouverte par la bande de branchés du Prescription et de l’Expérimental Cocktail club. Le concept est simple: une steak house NYC dans le cœur de Paris, la flegmatique viande de l’éleveur britannique Tim Wilson et la French découpe du boucher steackanoviste Yves-Marie Le Bourdonnec. Pour ces raisons-là entre autres, ça veau vraiment la peine de réserver 15 jours à l’avance : effet bœuf à la clé.

Le lieu est super déco, un peu Mad Men, pas trop clinquant, un peu bruyant tout de même. Les tables auraient pu être aussi moins serrées, mais peu importe finalement car ce sont ses doigts qu’on est venu lécher, pas les murs. Revue de bétails .

@WallPaper

De l’aveu de notre panel, le Beef Club sert tout simplement la meilleure viande engloutie depuis un bon moment, notée 20/20. Le secret réside dans l’herbe grasse du Yorkshire broutée par nos amis à quatre pattes et par le processus de maturation (jusqu’à plusieurs semaines) de leur viande qui donne aux morceaux parfaitement persillés un goût incomparable. A la carte, point de vue cru, c’est à proprement parler le désert des tartares. Mais pour les amateurs de cuit, les viandes sont à varier en fonction de l’envie de tendreté du moment : entrecôte, faux-filet, filet, araignée et picanha ; y’a du choix et y’a plus qu’à laisser fondre, gras inclus, sur vos papilles ravies de ces saveurs différentes. Et si votre langue le réclame, vous pourrez aussi agrémenter votre pièce du boucher star d’une sauce stilton crème fraîche curieusement légère ou d’une autre à la moelle et au vin rouge très bien montée. Signe de qualité, la même attention est portée aux accompagnements : des épinards vapeur aux petits pois à la parisienne en passant par le gratin de blettes et le fameux mac& cheese, chacun y puisera son bonheur.

@LeBeefClub

Après ce nirvana carné, il ne faudra pas résister à reprendre la cuillère pour profiter de la profiterole géante (20 cm au garrot tout de même) qui achèvera de vous donner, un peu affalé sur votre chaise, un air délicieusement happy et repu. Merci petit Jésus.

Le Beef Club a en apparence tous les traits d’un hippopotamus fashion qui aurait réussi en centre ville, les chips et les ballons en moins, donc en mieux. En apparence seulement, car vous l’aurez compris, la qualité fait toute la différence. L’addition de ce temple du kif gustatif est certes un peu élevée (la qualité se paie), mais tout travail mérite Salers, et celui du Beef Club est définitivement à récompenser.

Où: 58, rue Jean-Jacques Rousseau, 75001, Paris

Quand: Mardi gras, jeudi gras, dimanche gras….hors carême en tout cas

Avec qui: vos potes (au feu), les Bidoch(e)ons, Raymond et Lucie Aubrac, un officier du bétail

A vos pieds: des basket Fred Perry, des low boots

Dans votre IPod: Beef Jerky, John Lennon