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Des réflexions...

Par Ananda

L’égoïsme et l’empathie…l’autonomie et le lien. Notre vie, c’est d’être sans cesse tiraillés entre ces deux pôles. Condamnés à trouver entre les deux un équilibre, qui s’avèrera toujours précaire. Car ils sont si contraires, si difficiles à concilier !

Dire des choses, oui…mais sans jamais être sûr que ce qu’on affirme ne donne pas, pour autant, matière à doute. Ne jamais se crisper sur une constatation, une affirmation, une réflexion. Car toute connaissance n’est, en fait, que tâtonnement de la connaissance. Car tout mot, tel un gant, est susceptible d’être retourné.

Même les sciences dures se heurtent au caractère incomplet, ambigu du monde. Même elles accouchent de réponses qui ne font qu’amener d’autres questions.

Et si, en fait, n’était dans le vrai que celui qui navigue à vue ?

La Vérité se perd dans l’immensité compliquée du monde.

Le Monde est une foison qui s’organise en géométries.

En créant le très ancien mythe de la femme donneuse de Vie et simultanément vecteur de mort (deux aspects de la déesse-mère des origines particulièrement repérables dans la figure terrible et puissante de la déesse hindoue Kâli, mais aussi décelables dans des figures telles que celles de la « Sainte Mère » et de la « sorcière » chez les Chrétiens), l’humanité a voulu exorciser sa hantise de la mort individuelle et de son corollaire, le remplacement des générations par d’autres générations, le cycle de l’éternel retour de la Mort et de la Renaissance, du renouvellement. Elle a, comme bien souvent, exprimé ses terreurs et son impuissance par un archétype.

Il est juste dommage que nous devions à cet archétype précis, désormais souterrain dans nos sociétés quoique encore inconsciemment très opérant, toutes les affres et les injustices de la misogynie !

Ce qui pèse peut-être le plus sur la femme, c’est cette obligation de perfection (physique et morale) à laquelle l’astreint l’idéalisation irrationnelle dont elle est l’objet de la part de l’ensemble de la société. La dite idéalisation, quant à elle, trouve sa source en le regard d’enfant que tout être humain pose sur sa mère à l’aube de sa vie.

Il y a peut-être une certaine inquiétude dans l’acte d’écrire.

On en voudra toujours plus à une femme qu’à un homme de ne pas « se laisser faire ».

Quand l’être s’étonne d’être, c’est qu’il a acquis une conscience.

Ecrire est comparable à un état monomaniaque, ou fébrile.

Face à l’ombre, à la peur, à la Mort, il n’est qu’un remède : l’amour. Les Hommes qui resserrent leurs chaleurs animales les unes contre les autres.

P. Laranco


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