En ce début du mois de juin 2012, il m’apparaît utile d’exercer un droit d’inventaire libéral sur les causes directes et profondes de l’adversité qui accable notre pays et qui, en particulier depuis 2007, me paraissent relever plus de l’atrophie morale et intellectuelle des hommes que de tout autre motif.
Par Philippe Robert.
En ce début du mois de juin 2012, il m’apparaît utile d’exercer un droit d’inventaire libéral sur les causes directes et profondes de l’adversité qui accable notre pays et qui, en particulier depuis 2007, me paraissent relever plus de l’atrophie morale et intellectuelle des hommes que de tout autre motif.
Si je fais l’impasse sur les périodes antérieures à 2007, c’est parce que celles-ci, désormais, ne sont plus guère susceptibles de faire l’objet d’une véritable contestation historique, les faits étant à quelque chose près actés et le temps faisant rapidement son œuvre.
En revanche, l’action de Nicolas Sarkozy comme celle, naissante mais aisément prévisible jusqu’au clash en cours d’élaboration accélérée, de François Hollande doivent faire l’objet d’une attention spéciale et sans aucune concession de la part des libéraux.
S’agissant de Nicolas Sarkozy, il faut être lucide. Cet homme politique à la personnalité particulièrement complexe ne s’est pas du tout montré à la hauteur de la haute fonction qu’il a occupée pendant cinq ans : un échec global aux conséquences dramatiques…
Car si François Hollande se trouve aujourd’hui en place, il faut bien que quelqu’un en porte la responsabilité et qui, mieux (ou pire) que Nicolas Sarkozy Imperator, aura joué avec un rare talent un rôle ne comportant, qui plus est, aucune possibilité de circonstance atténuante ?
Exit donc “Sarko” à qui l’on peut souhaiter bon vent dans une nouvelle vie le plus loin possible de la politique politicienne qui s’acharne, dans notre malheureux pays, à salir à plaisir quasiment tout ce qu’elle touche au plus grand mépris du peuple français.
François Hollande est donc en place. Son gouvernement n’a pas attendu longtemps avant de faire des siennes, ce qui nous donne d’avance et comme prévu un avant–goût amer de la catastrophe annoncée qui, sous peu, va s’abattre sur la France.
À ce titre, les élections législatives se profilant à l’horizon immédiat ne me paraissent pas devoir changer la donne actuelle en profondeur, au contraire dirais-je même ! Mais les Français ayant décidé d’aller jusqu’au bout de la nuit, foutre, qu’ils y aillent et haut les cœurs !
Je me permets tout de même de penser que cette escapade aux allures de suicide collectif de la part de mes compatriotes va leur coûter la peau des fesses et peut-être même, si personne ne se propose pour préparer l’avenir, valoir à la France une régression carabinée à la grecque…
Par définition, les libéraux sont des esprits libres et ont donc une tendance marquée à pratiquer l’individualisme dès lors qu’il s’agit de promouvoir la philosophie libérale qui, en aucun cas, ne se limite à la seule économie : elle s’étend à l’ensemble des activités humaines.
En politique, la pensée libérale est douée d’une force extraordinaire qu’elle puise à la source même de la liberté ; ainsi, le libéralisme politique peut-il s’honorer, grâce à Margaret Thatcher et à Ronald Ragan, d’avoir anobli la pratique du pouvoir par la puissance de la liberté.
Puis-je alors réitérer une idée qui n’est pas mienne, certes, mais qui me paraît aujourd’hui fondamentale pour permettre aux libéraux de briser le mur du politiquement correct qui les enferme à l’instar d’un mur de Berlin : le “shadow cabinet”, en français le cabinet fantôme.
Car si les think tanks libéraux existent bien et sont là pour approfondir la pensée libérale et en promouvoir la diffusion la plus large, ils ne sont certes pas faits pour l’action politique directe ; cette tâche revient en propre à des associations actives en politique à l’instar, par exemple, du Parti libéral démocrate (PLD).
Aussi suis-je convaincu de la plus vive nécessité de suivre comme son ombre et avec méthode le gouvernement Ayrault dans son action déjà clairement dirigée contre les intérêts vitaux de la France et des Français. Créons alors ce “shadow cabinet” libéral qui, en l’occurrence, se révèlera vite de salut public !
Après la fausse droite éjectée par une gauche elle-même sans nul doute rapidement perdue de réputation, le libéralisme jamais appliqué en France devra vite apparaître comme l’ultime recours pour relever une nation gravement meurtrie. Libéraux de toutes parts, prenez les armes !!