Anne-Cécile Couetil, la créatrice qui fait trembler la blogosphère avec ses sacs rocks et bohèmes est une jeune femme très occupée. Faute d’avoir pu nous recevoir, elle a quand même bien voulu répondre à nos questions et nous permettre d’en savoir un peu plus sur son parcours, son style et ses envies… Malgré les événements récents qui l’opposèrent devant la justice à Mango pour contrefaçon, Anne-Cécile ne s’est pas laissée démonter. Toujours aussi dynamique et créative, elle continue son parcours de styliste avant-gardiste et n’a certainement pas fini de nous surprendre…
Nom : Anne-Cécile Couetil
Age : 30
Une couleur préférée : Le noir
Définissez votre style : Rock et chic
Une marque de prêt-à-porter : Je distingue les marques qui me font rêver comme Proenza Schouler, Rodarte ou encore Givenchy, des marques que j’aime pour m’habiller : Sandro, Urban Outfitters etc… Plus récemment j’ai découvert l’enseigne Brandy Melville aux USA.
Une marque d’accessoires : Pour les chaussures, j’aime beaucoup le style de la marque Mi-Mai.
Une marque de bijoux : Je porte beaucoup de bijoux, mais je les choisis toujours rocks et originaux. Je pioche mes pièces chez Zoe & Morgan, Alice Hubert, Regina Dabdab, Charlotte Martyr…
Un endroit, un lieu favori : Au monde ? Je fais une fixation sur un endroit où je suis allée cet été : le Joshua Tree Park, en Californie. J’y repense très souvent.
Une musique : En ce moment j’écoute en boucle « The naked and famous »
Un magazine : Je lis V magazine, c’est un bimensuel très pointu sur la mode, l’art, la musique…
Un blog : Il y en a tellement ! Si je devais faire une sélection, je dirais « the beauty and the geek », « punky b », « balibulle », « café mode », « play like a girl », « marie luv pink ».
Un site internet : J’aime bien les analyses fashion de http://www.tendances-de-mode.com/ et les éditos en série sur http://fashiongonerogue.com/
Quel est votre parcours ?Après le bac, j’ai étudié pendant un an au Studio Berçot à Paris, une des meilleures écoles de stylisme, puis j’ai enchaîné avec deux années à l’Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, une autre école de mode parrainée par Chanel. L’année de mon diplôme, j’ai créé une marque de bijoux semi-joaillerie. Ceux-ci étaient accompagnés d’une collection de sacs du soir. Ce n’est que trois ans plus tard que j’ai fondé Velvetine pour lier mes deux passions : la bijouterie et la maroquinerie.
Comment est née la marque ?
À l’origine, mon envie était de créer quelque chose de visuellement beau, mais qui soit en rapport avec le style de musique que j’écoute. J’ai commencé par des bijoux, puis je me suis lancée dans la maroquinerie avec une ligne de sacs rocks et chics. Je garde toujours à l’esprit un univers joaillerie, grâce aux fermoirs des sacs. En réalité, la notoriété acquise par Balenciaga m’a fait rêver. Lorsque cette maison de couture a ouvert la voie du « itbag », le sac ultra désirable que toutes les modeuses s’arrachent, j’ai pensé qu’un jour moi aussi je créerais ce genre de sac !
D’où vient votre inspiration ?
Mon inspiration, je la puise dans tout ce que je vois et dans tout ce que j’aime : les styles vestimentaires délurés des groupes de rock, de ce qu’on peut trouver d’original aux USA, de pièces vintage, de la rue… Ce qui m’interpelle surtout c’est la façon dont les femmes portent leurs sacs, mais aussi ma passion pour la haute couture. Cela m’incite à chercher des idées de « coupe » comme pour un vêtement, pour que le « tombé » du sac soit parfait. Il y a aussi toutes les tendances dans l’air du temps : les minis sacs, les cartables, les pochettes…
Comment qualifieriez-vous le style Velvetine ?
En deux mots : rock et sophistiquée.
Que pensez-vous de la mode aujourd’hui ?
J’aime beaucoup les bijoux, les sacs, les vêtements sophistiqués. Ce que je recherche avant tout c’est un vrai travail, une vraie originalité. J’ai donc beaucoup de mal à apprécier le style Celine très épuré et très carré. Il est décliné partout ces derniers temps, mais je le trouve trop stricte à mon goût. Le style « Madame » et « BCBG » m’échappe également. Heureusement, de l’autre coté de la rive, il y a des créateurs jeunes et innovants ! Isabel Marant, Alexander Wang, Heimstone ont un sens de la mode beaucoup plus « cool ». Certaines tendances du moment me plaisent également : le vintage, folk, Do It Yourself. L’intérêt est qu’on les retrouve partout : la mode, la musique, la photo…
Quels sont vos projets et envies pour l’avenir de la marque ?
Récemment, j’ai investi dans un atelier de prototypage avec du matériel de pointe. C’est un investissement lourd, mais il va me permettre de faire de petites séries très luxes dans des cuirs précieux. Mon souhait est également de m’orienter vers la recherche pour qualifier encore plus les collections à venir. J’aimerais exporter à l’étranger, ouvrir une boutique, à Paris, New-York, Los Angeles etc… D’un autre côté, j’adore la relation avec les clients particuliers : ils se montrent toujours adorables et très encourageants. C’est pour cela que l’internationalisation attendra : je suis partagée entre l’envie de grossir et celle de rester indépendante.
Pour plus d’informations :
Maé-Lise D.