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18 Juin 1815. Waterloo 200 ans déjà...

Publié le 08 juin 2012 par Sonny

18 Juin 1815. Waterloo 200 ans déjà...L'Europe continental aura mis prêt d’un siècle à se soumettre à la vision Anglo-saxonnes du monde. Waterloo aura sonné le glas au projet d’une grande Europe rêvé par Napoléon 1er. Le 18 Juin 1815 l’armée française sera opposé à une coalition menée par les Anglais. Au-delà d’une victoire territoriale qui se dispute, s’affrontent deux visions du monde, deux philosophies.
Napoléon incarne la République et les valeurs paternalistes qui en découlent. L’Etat se veut puissant et centralisé. Ce pouvoir providentiel s’applique à gérer la vie quotidienne de chaque citoyen en accordant des droits contre des devoirs. L’intérêt général prévaut l’intérêt individuel. La patrie et la nation incarnée par l’Empereur valent plus que la vie personnelle. Le futur d’un monde meilleur pour les générations à venir, se prépare dans un présent qui a moins d’importance propre. Ce modèle est hérité de la république romaine conceptualisée par Platon (*1 De la République). La France est l’héritière directe de la civilisation romaine (*2 Comme le démontre E.Zemmour dans Mélancolie Française). Le platonisme connaît un fort succès dans la Rome antique, imprégné par le stoïcisme (Epictète). Le stoïcisme et le platonisme se sont à ce point rapprochés que, sans risquer la contradiction, on pourrait dire d'un philosophe qu'il est en même temps stoïcien et platonicien (*3).Parmi les valeurs qu’ils incarnent, celle qui se reflètent le plus dans l’économie, est le protectionnisme. Les patrons (du latin : patronus : protecteur) sont à l’image des patriciens romains, les noyaux centraux au rôle social élevé. Ils ont l’obligation morale, de gérer leurs entreprises dans l’intérêt des employés et de la société. L’entreprise est considérée comme un bien social plus qu’une propriété privée. Les bénéfices sont considérés comme la juste récompense du travail fournis par l’ensemble du personnel dont le patron. En plus de la rémunération ils contribuent à la société par la taxation. Le profit est un moyen dont le but est l’amélioration des conditions de vie et de travail des citoyens. Le mérite est une valeur essentielle et incontestable, à la réalisation d’un plan plus personnelle. Cette économie concrète et réelle s’oppose à l’économie spéculative et opportuniste incarné par les Anglais.
Les maîtres à pensée de ses seigneurs britanniques sont, pour les plus important, Aristote, Epicure et John Locke. L’empirisme d’Aristote s’oppose à l’innéisme de Platon. L’épicurisme est le parfait contraire du stoïcisme. John Locke appuyé par ces deux philosophes, matérialisera le libéralisme comme une doctrine politique et économique. Dans ce concept, l’individu est au centre de tout. La liberté est un droit sans contre partie qui s’exerce dans la libre concurrence et l’absence de règles commerciales. Les prix sont fixés par le marché, y compris pour les biens de premières nécessités. Chacun a le droit au bonheur, qui de plus est subjectif. Ainsi la recherche du plaisir individuel est le seul principe directeur qui anime sans aucune autre morale. Seul le présent compte, et le profit est un but sans forcément de compensation. L’Etat gendarme n’est qu’un garde fou pour ses sujets que rien n’arrête. La propriété privé est un droit fondamental octroyer aux puissants Lord, puis à la bourgeoisie. L’entreprise est un bien comme un autre, la recherche du profit est son seul objectif. Les salariés sont mis en concurrence, au grand bonheur de la classe possédante.La spéculation est née de la finance anglaise sur ses comptoirs qu’elles possédaient partout dans le monde. Les commerçant pouvaient vendre à l’avance ce qu’il n’avait pas encore acheté ou récolté dans les colonies. Les établissements financiers sont des entreprises comme les autres avec la même finalité, et n’ont aucun rôle social
La France mettra du temps à se soumettre à cette nouvelle donne. Elle le fera progressivement et par pallier. Depuis 1815 presque deux cents ans sont passés. Aujourd’hui la banque de France n’a plus le monopole d’émettre sa monnaie depuis 1973. Les frontières sont tombées, les travailleurs et les entreprises sont mises en concurrence sans réglementation équitable (convention de Shengen). La spéculation financière a gangrené notre économie réelle (crise financière de 2004, 2008, 2012). Aujourd’hui certain prédise la fin de cette économie alors qu’historiquement la France ne vient que de comprendre les nouvelles règles. Grâce à l’impérialisme culturel des Américains, à travers le cinéma et les séries télévisuelles, les français pensent comme des anglo-saxons. De plus en plus égoïste ils appliquent l’individualisme là où il y avait une solidarité nationale. Le système de santé ou de retraite par répartition est mis à mal et est devenue obsolète. La cohésion de la nation n’existe plus car la nation n’existe plus. Dans peu de temps les acquis sociaux seront d’un autre âge, celui de nos pères. L’Etat n’a plus les moyens de nous protéger face aux puissances financières à qui il concède toujours plus sa souveraineté. Le père protecteur est devenue une mère indigne qui brade ses enfants aux plus offrants. Les idéaux politiques, philosophiques voir religieux n’ont d’échos que dans l’économie. La seule liberté est celle d’acheter, le seul pouvoir est celui de consommer, et le seul droit est de jouir, le consommateur remplace le citoyen. La personnalité ne s’exprime qu’à travers ce qu’on possède, et la chance avec le carnet d’adresse ont remplacé le mérite. Le vocabulaire du marketing est transposé dans la politique, où les « communicants » sont des magnas du monde de la publicité (Campagne de Mitterrand).  Le paraître surpasse l’être tant nous sommes plongés dans l’illusion. Les barons d’autrefois avait tout intérêt à voir prospérer leur bourgade, ils s’en faisaient un devoir, alors que ceux d’aujourd’hui n’ont d’intérêts que le seul profit privée. 
Les Français schizophrène réclament la protection de l’Etat quand l’économie se porte mal, lors de délocalisations ou de plan sociaux par exemple. Ils vivent dans le déni comme les dirigeants. Ils veulent les avantages d’un Etat colbertiste, alors que les élus font tous parti du libéralisme dominant. Ils réclament plus de protections, qui doit se faire obligatoirement par une maîtrise des frontières, et ils votent pour toujours plus octroyer le pouvoir à une Europe fédérale. A croire qu’ils sont encore sous l’euphorie d’Austerlitz, pourtant il faudra bien s’y résigner. Waterloo a bien eu lieu et les Anglais ont vaincu pour encore longtemps.
(*1) : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_R%C3%A9publique(*2) : http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9lancolie_fran%C3%A7aise(*3) : Alcinoos le Philosophe  révèle le moyen-platonisme.

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