En réalité, on s’ennuie ferme devant ces deux gugusses qui prétendent nous délivrer du travail à jamais (effectivement, avec un tatouage sur le front comme « NOT » et « DEAD », on ne court pas grand risque de se faire recruter nulle part), qui errent sur le parking de ces super-marchés qui défigurent les abords des villes moyennes de leur laideur insigne. Ici, il s’agit de Bègles …pauvre Bègles ! J’attends l’analyse philosophique du rôle éminent de l’objet-culte « caddie » dans l’œuvre cinématographique de Benoît Delepine et Gustave Kervern …
Pour moi, ce film n’est pas qu’une énième dénonciation de l’inanité de la société de consommation par de joyeux( ?) lurons qui visiblement s’en contrefichent, mais une insulte aux gens qui se battent pour survivre dans un monde en grave mutation et se confrontent à la solitude, à l'indifférence plus encore qu’à la misère. La France est un pays, une culture de la non-solidarité, où chacun tourne le dos à l’autre, même à ses plus proches. Et ce n’est certainement la morale de cette histoire – car il y en a une, celle d’abandonner le travail et de vivre aux crochets des autres – qui donnera de l’espoir aux uns et transformera les autres, les nantis, pour les rendre meilleurs.
Quand je songe que ce film a obtenu le prix spécial du jury de Cannes dans la section « Un certain regard », je me dis que je suis complètement nase … Effectivement, ce certain regard, je préfère l’éviter !