Un Britannique sur 3 ne voit aucun effet nocif dans le cannabis. Or, selon ce nouveau rapport de la Fondation britannique du Poumon, le cannabis serait 20 fois plus susceptible de causer le cancer que le tabac. Alors que de récentes études dédramatisent ses effets et que l'absence de véritable sensibilisation du public aux dangers « pulmonaires » du cannabis va dans le sens d'une minimisation des risques, ce rapport appelle à une stratégie plus vigoureuse de prévention.
Citons cette récente étude du JAMA qui a mesuré la fonction pulmonaire de plus de 5.000 participants pendant plus de 20 ans et qui montre qu'une consommation occasionnelle et sans excès de cannabis n'est pas associée à des effets néfastes sur la fonction pulmonaire.
Mais ce nouveau rapport, publié par la British Lung Foundation, ne l'entend pas ainsi, qualifiant les campagnes de prévention et sensibilisation "d'une faiblesse inquiétante" et suggérant qu'un Britannique sur 3 pense que fumer du cannabis n'est pas nocif pour la santé, un chiffre qui s'élève à près de 40% chez les jeunes de moins de 35 ans. Ces données sont issues d'une enquête menée auprès de 1.045 personnes, révélant que 88% des répondants estiment que le tabagisme est responsable d'un plus grand risque de cancer du poumon que le cannabis.
Les derniers chiffres (pour le Royaume-Uni) montrent qu'un tiers (30,7%) des personnes âgées de 16 à 59 ans ont consommé du cannabis dans leur vie, et 34,5% parmi les 16-24 ans, ce qui fait 2,2 millions de britanniques consommateurs, chaque année de cannabis. Le cannabis est la drogue illicite la plus consommée au Royaume-Uni. Comme en France, mais ici, il faut souligner les dernières données de l'enquête Espad qui montre la France, premier pays en Europe pour la consommation de cannabis et bien au-delà du Royaume-Uni, avec un taux d'usagers à vie de 39% vs 25%.
La marijuana, vue comme un produit naturel : La consommation de marijuana augmente par rapport au haschisch, suivant une tendance de consommations « au look » de plantes et de produits dits « naturels ». La marijuana représente aujourd'hui 81% des saisies de cannabis vs 30% en 2002, toujours au Royaume-Uni. Mais plus important, la concentration en tétrahydrocannabinol (THC), l'un des principaux composés à effets psychotropes aurait presque doublé entre 1995 et 2007 (passant de 5,8% à 10,4%). Ces dernières données impliquent aussi de conduire de nouvelles éudes prenant en compte les substances actuelles.
Fumer du cannabis régulièrement pourrait présenter les mêmes risques que le tabac, a minima pour les poumons. Les auteurs expliquent que le THC peut affaiblir le système immunitaire, que le cannabis entraîne des troubles respiratoires tels que la toux chronique, une respiration sifflante, les expectorations, la bronchite aiguë, la BPCO, qu'il est facteur de maladies pulmonaires infectieuses comme la tuberculose, le pneumothorax et de cancer du poumon. Cependant les auteurs ne remettent pas en cause son usage médical dans le traitement de la douleur chronique, la prévention des vomissements causés par la chimiothérapie, et le soulagement de la douleur et la diarrhée dans la maladie de Crohn.
Source: British Lung Foundation, June 6 2012 New report reveals dangerous lack of public understanding of the health risks of cannabis (Visuel © lunamarina - Fotolia.com)