C’est vrai qu’il est mignon le petit troglodyte et c’est tout aussi réel qu’il est bien petit, d’ailleurs c’est l’un des plus minuscules passereaux de nos contrées.
Le troglodyte mignon mesure à peu près dix centimètres. Mâles, femelles et juvéniles ne peuvent être distingués. Son corps rond et dodu est vêtu d'un plumage brunâtre, clair en dessous, uni sur la gorge et la poitrine, rayé de brun sombre sur les cuisses. Le dessus est plus sombre et plus roux, finement strié de brun et le bord des ailes s’orne de petits points blanchâtres. Il a de fortes pattes en comparaison avec sa taille. Il a en outre un bec mince et très pointu. Sa caractéristique, une petite queue, presque toujours dressée verticalement, en point d’exclamation.
Présent aussi bien en ville que dans les forêts et les jardins à épais fourrés, il est l’habitant des fouillis inextricables, ce qui explique que bien que commun, on a souvent du mal à l’apercevoir. Par contre on l’entend. Le troglodyte mignon possède un chant extrêmement puissant au regard de sa taille, il pousse des cris très stridents et émet des trilles mélodieuses, impossibles à confondre avec tout autre chant d'oiseau. Il s'exprime principalement le matin au lever du jour, et le soir au coucher du soleil. Il ne chante jamais à la fin de l'été et au début de l'automne mais on peut de nouveau l’entendre en hiver.
Perpétuellement en mouvement, le troglodyte n’est « mignon » que par sa silhouette car en fait c’est un asocial, querelleur passant son temps à prévenir le voisinage qu’il ne faut pas venir lui casser les roubignoles sur son territoire. C’est d’ailleurs souvent le cas avec les « petits » qui ont de grandes gueules pour masquer leur complexe d’infériorité, mais je m’égare...
Le mâle construit plusieurs ébauches de nids de mousse, en forme sphérique, à faible hauteur, dans le creux d'un arbre ou le trou d'un mur. La femelle choisit l’un des nids qu’elle termine et fignole avec des poils, plumes, de la laine ou de la mousse. Puis elle pond et couve ses œufs (deux ou trois couvées annuelles de cinq à sept œufs) dans son nid, tandis que le mâle, lui, en occupe un autre. En couple d’accord, mais chacun chez soi, le secret du bonheur.
« Dans le choix des dénominations, celle qui peint et qui caractérise l’objet doit toujours être préférée : tel est le nom de troglodyte, qui signifie habitant des antres et des cavernes, que les anciens avaient donné à ce petit oiseau et que nous lui rendons aujourd’hui ; car c’est par erreur que les modernes l’ont appelé roitelet. » Buffon Histoire naturelle des oiseaux