Méditer, selon les indications données par les maîtres zen, ce n’est pas pour ajouter une activité supplémentaire aux nombreuses activités qui composent notre vie quotidienne. Ce qui n’aurait aucun sens si, au cours de ce temps de méditation, nous restons prisonnier de notre manière de fonctionner habituelle.
Méditer est une rupture, momentanée, avec notre manière d’être et notre manière de faire habituelle. C’est pourquoi il est bien d’apprendre à s’asseoir, d’apprendre à s’arrêter. C’est pourquoi il est bien d’apprendre l’attention, d’apprendre la présence. C’est pourquoi il est bien d’apprendre à accueillir ce qui se présente à travers les sens ; par exemple accueillir le simple et naturel va et vient du souffle. Méditer, selon le zen, c’est développer l’art de l’attention au « corps qu’on est », afin de découvrir, ne serait-ce que le temps d’une expérience momentanée, que :
- le corps est le domaine du calme (alors que le mental est le domaine de l’agitation)
- le corps est le domaine du silence (alors que le mental est le domaine des bruits)
- le corps est le domaine de la présence au présent (alors que le mental est le domaine de l’éparpillement)
- le corps est le domaine de la paix intérieure (alors que le mental est le domaine du souci, de l’appréhension, de l’inquiétude).
La pratique méditative est l’occasion de l’expérience momentanée de cette manière d’être inhabituelle : se sentir calme, confiant, en paix. C’est la reprise, sans cesse renouvelée, de cet exercice (zazen) qui conduit la personne qui pratique à se familiariser avec cette autre manière d’être au monde.