En Italie, plus que des matchs truqués, c'est du capitalisme débridé que le football est victime.

Le football italien n'en finit plus d'être emporté par les scandales de matchs truqués. Il y a quelques années, en 2006, c'est la Juventus de Turin, grand club s'il en est, qui avait été rétrogradé pour avoir truqué des matchs. D'autres clubs s'étaient vus retirés des points. On croyait le problème résolu, sauf que la justice italienne vient de nouveau d'incriminer de grands clubs et de grands joueurs pour des faits similaires, des trucages de matchs en lien avec les paris sportifs..

Mario Monti, le président du conseil a décidé de frapper fort en suggérant l'annulation du championnat italien pendant deux à trois ans. Dans un pays où le football fait figure de quasi religion, on imagine l'ampleur du tollé. Normalement, il serait légitime de louer le courage de Mario Monti, de célébrer cet homme capable de défier le lobby du foot (et aussi la mafia, parce que dans ce pays, elle n'est jamais loin). Sauf que les choses ne sont pas si simples que cela.

Dans les années 70 et 80, l'Italie avait un système de paris sportifs, le Totonero. Or, à l'époque, déjà, un immense scandale de matchs truqués avait failli emporter les calcio. Rappelez-vous de Rossi, le meilleur buteur de la coupe du monde 1982 qui auparavant avait effectué deux ans de prison. Pour mettre fin à cela, l'Italie a mis en place la législation la plus stricte d'Europe concernant les paris sportifs. Ce système a parfaitement fonctionné, jusqu'à ces dernières années.

En effet, la commission européenne a décidé de libéraliser les paris sportifs. Désormais on peut parier sur tout et n'importe quoi (le nombre de buts, le nom des buteurs, etc.) ce qui forcément, multiplie les enjeux. Or, qui était le commissaire européen responsable de cette libéralisation, en grande partie cause du nouveau scandale dans le football italien ? 

Allez, je vous le donne en mille : Mario Monti ! Je suis bien d'accord pour que le championnat italien soit suspendu. Après tout, cela permettra peut-être aux Italiens de se consacrer à d'autres occupations, mais, dans ce cas là, il faut qu'il y ait une justice : il faut que Mario Monti démissionne.

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