Ainsi, dans Le Figaro du jour, il multiplie les contre-vérités à propos de la politique économique du Gouvernement
AYRAULT.
Discret Premier ministre pendant cinq ans, M. FILLON nous avait habitués à davantage de modération. Surtout,
"collaborateur" à Matignon de M. SARKOZY pendant son quinquennat, il est le mieux placé pour en connaître le bilan.
Sa mémoire lui jouant manifestement des tours, plusieurs rappels utiles s'imposent à lui et à la droite, les fossoyeurs des finances publiques.
En 2007, c'est M. FILLON qui a décidé un paquet fiscal amputant de 15 milliards d'euros les ressources d'un État dont il disait pourtant qu'il était en "faillite".
Entre 2007 et 2012, durant le bail de M. FILLON à la tête du Gouvernement, l'endettement public a augmenté de plus de 20 points de PIB, passant de 64% à 86%. La Cour des comptes a établi que cette dégradation était étroitement liée aux cadeaux fiscaux accordés aux plus hauts revenus et aux très grandes entreprises, et non le seul fait de la crise. Ces mêmes années, la France a enregistré un déficit record du commerce extérieur et de l'emploi industriel, résultat d'une détérioration bien plus forte qu'ailleurs en Europe : comment mieux établir que le gouvernement Fillon a abîmé la compétitivité de la France et de ses entreprises ?
Au cours du mandat FILLON à Matignon, la dépense publique a progressé de 3% par an en moyenne et le taux de prélèvements obligatoire a augmenté de plus de deux points (40 milliards d'euros entre 2009 et 2011).
Les leçons de gestion et de morale de M. FILLON sont donc particulièrement malvenues : quand on a son passif, la modestie voire le silence s'impose.
Le 6 mai, François HOLLANDE a été élu par les Français pour redresser la France dans la justice. Pour réaliser le redressement financier de la nation, il a fixé un cap crédible - réduction à 3% du déficit en 2013 et équilibre à l'horizon 2017 - et une stratégie claire : l'annulation des privilèges fiscaux accordés par la droite aux plus fortunés et aux grands groupes ; la maîtrise des dépenses publiques conjuguée à la volonté de renforcer les moyens de l'éducation, de la sécurité et de la justice ; le soutien à la croissance plutôt que l'acceptation, comme s'y résout l'UMP, à l'austérité façon MERKEL.
Puisque M. FILLON semble friand de parole publique, qu'il dise franchement aux classes moyennes et aux ménages modestes que son parti n'a pour tout projet aux législatives que la hausse de la TVA à 21,2%. Au moins n'aura-t-il pas, cette fois, perdu une occasion de se taire.
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Guillaume BachelayPorte-parole